Actualités  –  publiée le 25/02/2018 par Équipe de rédaction Santélog

British Journal of Sports Medicine

A un âge avancé, le volume global d’activité prime sur le timing et l’intensité.

Les directives actuelles sur l’exercice recommandent au moins 150 minutes par semaine d’activité physique modérée à vigoureuse pendant les périodes de 10 minutes ou plus. Mais ce modèle n’est pas toujours facile à observer par les personnes âgées. Cette étude de différents instituts de recherche anglosaxons, présentée dans le British Journal of Sports Medicine remet les choses au point : en substance, elle montre que le volume global d’activité prime sur le timing et l’intensité. Ainsi, il n’est pas nécessaire, en particulier à l’âge avancé, de pratiquer l’exercice sur des séances de 10 minutes ou plus, voire de 30 minutes par jour, comme le stipulent les recommandations. Une pratique par petits bouts de quelques minutes et même d’intensité très modérée est déjà associée à une forte réduction du risque de décès chez les hommes âgés.

Le principe est de viser l’objectif des 150 minutes d’activité physique par semaine et peu importe comment, ce peut être par de nombreuses petites séquences d’activité de quelques minutes ou de sessions de 30 minutes par jour, et ce peut être en pratiquant l’exercice ou une activité physique, de faible intensité ou d’intensité élevée. Ainsi, le jardinage ou la marche comptent dans le volume total de l’activité pratiquée. Les chercheurs ajoutent même qu’un niveau d’intensité plus faible est parfois mieux adapté aux hommes plus âgés.

Pour démontrer leur théorie, les chercheurs ont analysé les données de 7.735 participants à la la British Regional Heart Study et âgés de 40 à 59 ans, au départ de l’étude, dans les années 1978-80. En 2010-2012, soit 30 années plus tard, les 3.137 participants survivants ont été invités à subir un examen médical comprenant un examen physique, des questions sur leur mode de vie, leur sommeil et l’existence d’un diagnostic de maladie cardiaque. Les participants ont dû également porter un accéléromètre durant 7 jours. Puis leur état de santé a été suivi jusqu’en juin 2016. Finalement, l’analyse finale a porté sur 1.181 survivants âgés en moyenne de 78 ans. L’analyse des données montre que :

  • le volume total d’activité physique, quelle que soit son intensité, est associé à un moindre risque de décès ;
  • chaque tranche de 30 minutes supplémentaires d’activité quotidienne même de faible intensité est associée à une réduction de 17% du risque de décès. Cette association persiste même après prise en compte des facteurs de mode de vie dont le temps de sédentarité ;
  • il n’y a aucune preuve que l’activité modérée à vigoureuse par périodes de 10 minutes ou plus soit plus bénéfique que l’accumulation de périodes plus courtes. Ainsi, sur un global de 150 mn par semaine, la pratique par petites périodes d’activité « sporadiques » est associée à un risque de décès réduit de 41% vs 42% avec une pratique par séances de 10 minutes ou plus ;
  • la différence, en pratique est que de petites séquences de quelques minutes semblent plus faciles à réaliser puisque 66% des hommes atteignent ainsi l’objectif hebdomadaire alors que seulement 16% pratiquent à raison de séances de 10 minutes ou plus.

Certes, il s’agit d’une étude d’observation cependant elle permet d’interpréter les lignes directrices actuelles sur l’activité physique et de les rendre mieux adaptées aux plus âgés.

Ce qui compte c’est l’activité vs la sédentarité et toute activité physique, même modeste, est déjà bénéfique. La constatation qu’une activité physique de faible intensité est déjà associée à un risque de décès plus faible est particulièrement importante chez les hommes plus âgés, car la plupart de leur activité physique quotidienne est justement de faible intensité, concluent les chercheurs.

Source : British Journal of Sports Medicine Feb, 2018 Objectively measured physical activity, sedentary behaviour and all-cause mortality in older men: does volume of activity matter more than pattern of accumulation?