études Le Quotidien du MédecinFabienne Rigal | 13.10.2017

Crédit Photo : Phanie   Zoom      Longévité Études cohortes Génétique

Une méta-analyse d’association génétique pangénomique publiée dans « Nature Communications » s’est penchée sur les variants génétiques et sur les facteurs de risque modifiables impliqués dans la durée de vie. Au menu : tabagisme, IMC, ou encore nombre d’années d’éducation.

Une étude d’association génétique pangénomique a pour objectif d’identifier les facteurs de susceptibilité génétiques dans certaines pathologies, en utilisant des techniques de génotypage à haut débit. Ici, les auteurs ont analysé l’information génétique de 606 059 personnes (venant d’Europe, d’Australie et d’Amérique du Nord), pour lesquelles la durée de vie des parents était connue. L’idée étant de raccourcir le délai de l’étude (le suivi d’une étude prospective sur la longévité étant particulièrement long, de fait) tout en obtenant des résultats cohérents (puisque les personnes sur lesquelles était réalisée l’analyse génomique partage la moitié de leurs gènes avec leurs parents dont la durée de vie était connue).

« Cette analyse nous permet de comparer l’effet des comportements et des maladies en termes de mois et d’années de vie gagnés ou perdus, et de distinguer entre l’association et l’effet causal », indique le Pr James Wilson, de l’Institut Usher, à l’Université d’Edimbourg, auteur principal de l’étude.

Variants génétiques, maladies et comportements

Près de 25 % de la variabilité dans la durée de vie humaine est estimée être génétique, rappellent les auteurs, qui ajoutent que jusqu’à présent, la preuve de l’association avec la longévité avait été faite pour des variants de seulement trois loci (APOE, FOXO3A et CHRNA 3/5). Grâce à cette nouvelle méta-analyse, les chercheurs ont découvert deux nouvelles régions associées à la longévité (HLA-DQA1/DRB1 et LPA). Un variant sur le premier de ces deux locus ajoute six mois de longévité, tandis qu’un sur le second locus réduit cette longévité de 8 mois.

Puis, ils se sont penchés plus particulièrement sur les comportements et pathologies associés à la longévité. « Nous avons montré que l’arrêt du tabac, le niveau d’éducation (plus exactement, le nombre d’années passées à être éduqué), l’ouverture aux nouvelles expériences (curiosité versus prudence, déterminée par questionnaire) et les niveaux de HDL étaient positivement corrélés génétiquement avec la durée de vie », énumèrent-ils. « Alors que les maladies cardiovasculaires, le nombre de cigarettes fumées par jour, le cancer du poumon, la résistance à l’insuline et le taux de masse grasse sont négativement corrélés avec cette même durée de vie. »

Par exemple, fumer un paquet de cigarettes par jour pendant toute sa vie réduit la durée de vie de 6,8 ans – mais ce phénomène est réversible puisque l’arrêt du tabagisme permet de récupérer la longévité de quelqu’un n’ayant jamais fumé. De même, en cas de surpoids, tout kilo supplémentaire diminue la longévité de deux mois (et toute unité d’IMC supplémentaire la réduit de sept mois). À l’inverse, toute année supplémentaire passée à étudier augmente la durée de vie de 11 mois.

Source : Lequotidiendumedecin.fr