Par Morgan Lowrie, La Presse canadienne

refus du vaccin Profession Santé logo 25/04/2022

Bien que le fait de ne pas se faire vacciner contre la COVID-19 soit souvent considéré comme un choix personnel, ceux qui rejettent les vaccins augmentent le risque d’infection de ceux qui les entourent, selon une nouvelle étude.

L’étude, publiée lundi dans le Journal de l’Association médicale canadienne, a révélé que les personnes vaccinées qui côtoient des non-vaccinés ont un risque nettement plus élevé d’être infectées que celles qui côtoient des personnes ayant reçu le vaccin.

En revanche, le risque des personnes non vaccinées de contracter la COVID-19 diminue lorsqu’elles passent du temps avec des personnes vaccinées, car ces dernières servent de tampon à la transmission, selon le modèle mathématique utilisé dans l’étude.

Le message principal de l’étude, selon son co-auteur, David Fisman, de l’École de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto, est que le choix de se faire vacciner ne peut être considéré comme purement personnel.

« Vous pouvez aimer conduire votre voiture à 200 kilomètres à l’heure et penser que c’est amusant, mais nous ne vous autorisons pas de le faire sur une autoroute, en partie parce que vous pouvez vous tuer et vous blesser, mais aussi parce que vous créez un risque pour ceux qui vous entourent », a-t-il déclaré dans une récente entrevue.

Selon M. Fisman, l’idée de l’étude est née il y a quelques mois, au milieu du débat sur les passeports vaccinaux et les obligations en matière de vaccination.

« Nous avons pensé que ce qui manquait à cette conversation était de savoir quels étaient les droits des personnes vaccinées à être protégées des personnes non vaccinées. »

La conclusion, selon lui, est que «la santé publique est quelque chose que l’on doit faire collectivement ».

En quelque sorte, nous avons conclu qu’on ne peut pas vraiment considérer la décision de ne pas se faire vacciner comme un risque personnel (parce que) vous créez un risque pour les personnes qui vous entourent en interagissant avec elles », a-t-il déclaré.

Les chercheurs ont utilisé un modèle mathématique pour estimer le nombre d’infections qui se produiraient dans une population, en fonction du degré de mélange entre les personnes vaccinées et non vaccinées.

Ils ont constaté que lorsque des personnes se mêlaient à d’autres ayant un statut vaccinal similaire, les taux d’infection parmi les personnes vaccinées diminuent de 15% à 10%, et ils augmentent de 62% à 79% parmi les personnes non vaccinées.

David Fisman a déclaré que dans la vraie vie, les gens ont tendance à passer plus de temps avec des personnes qui leur ressemblent.

Ainsi, a-t-il dit, même si les personnes vaccinées sont plus susceptibles de passer du temps avec celles qui ont aussi reçu des vaccins, elles sont affectées de manière disproportionnée lorsqu’elles passent du temps avec celles qui n’ont pas reçu d’injection.

Il a ajouté que l’arrivée de variants plus contagieux du COVID-19, comme Omicron, a eu un impact à la fois sur l’efficacité du vaccin et sur la confiance du public dans la vaccination.

Mais il a indiqué que même lorsque l’efficacité du vaccin a été abaissée à 40% dans le modèle et que le taux de reproduction a été augmenté pour tenir compte d’un variant plus contagieux, les conclusions générales sont restées les mêmes.

Il a aussi souligné que l’étude sous-estime en fait l’importance des vaccins d’une certaine manière, car elle ne tient pas compte de la façon dont ils réduisent considérablement les risques de décès et d’hospitalisation.

Les résultats de l’étude, selon David Fisman, justifient d’un point de vue purement « utilitaire », la mise en œuvre de mesures de santé publique telles que les passeports vaccinaux et les obligations vaccinales.

Cependant, il reconnaît qu’un simple modèle mathématique ne reflète pas entièrement le monde réel ou les divers facteurs qui doivent être pris en compte lors de l’établissement d’une politique de santé publique, y compris les considérations politiques et la colère du public.

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