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Moins de pollution, plus de glisse. C’est ce que promet ce dispositif antifouling d’un genre nouveau.
Certes, il faut apprendre à l’installer, et y passer un peu de temps chaque fois que le bateau revient à son port d’attache pour au moins quelques jours.
Mais cette housse a tout de même pas mal d’avantages, et elle est désormais proposée avec un nouveau tissu censément plus performant.
La housse K-Ren est aussi une solution intéressante pour les bateaux de course (ici un Class40). Vu que le gel-coat nu, c’est pas mal pour la glisse… | K-REN
Sébastien MAINGUET. Publié le 24/08/2023 à 12h09
Équipement. Pour l’environnement, et pour la vitesse, et si on essayait la housse antifouling ? (ouest-france.fr)Bas du formulaire
Commercialisée depuis 2020, la bâche antifouling sur mesure K-Ren – qui intègre la quille et le ou les safran(s) – est une solution originale, et à notre connaissance unique en son genre, pour protéger la carène et les appendices.
Le principe général est simple : le tissu est opaque, donc il n’y a pas de lumière, donc pas de photosynthèse, donc pas de fouling.
Cette housse K-Ren est aujourd’hui réalisée avec un nouveau tissu anti-adhérent (« SqualTeck »), censé améliorer ses performances, et censé être par ailleurs neutre pour l’environnement, et entièrement recyclable.
De toute façon, par rapport à une peinture antifouling classique, cette housse est sans doute une solution nettement moins polluante.
Il faut la nettoyer de temps en temps – le fouling qui ne se dépose pas sur la coque se dépose sur la face extérieure de la housse ! – mais c’est assez facile à faire en la posant à plat sur le ponton, avec un jet d’eau et une brosse, et en principe il n’y a guère de rejets dans l’environnement.
La technologie relève en outre du biomimétisme : les concepteurs expliquent en effet que le nouveau tissu est inspiré de la peau des squales – d’où son nom.
Il pèse 150 grammes par mètre carré et résiste en principe à des températures allant de -25 à +70 °C.
Le fabricant affirme aussi que la trame est suffisamment renforcée pour prévenir tout risque de déchirure.
Il envisage d’ailleurs de conquérir de nouveaux marchés, tels que l’éolien offshore.
Il affirme même que, pour les bateaux, la fameuse housse pourrait avoir en quelque sorte un effet curatif et non pas seulement préventif : « Certains clients ont installé leur housse sur des bateaux sales voir très sales (moules etc.) et la housse a carrément tué tous les micro-organismes, qui se sont décrochés de la coque », nous affirme ainsi Lucie Doriez, la directrice de l’entreprise.
À noter au passage que ces housses de protection sont fabriquées en France, dans la région Occitanie.
Le tissu des housses antifouling K-Ren est fabriqué en France. | K-REN
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Se passer complètement d’antifouling ?
Le skipper Matthieu Sapin, qui prendra bientôt le départ de la Mini Transat (coup d’envoi aux Sables-d’Olonne le 24 septembre prochain*) sur le Mini numéro 958 (un proto Verdier mis à l’eau en 2018, sister-ship du 936 de Jay Thompson qui vient d’établir un nouveau record sur l’Atlantique Nord), utilise la housse K-Ren depuis 3 ans.
Il en est très satisfait. Et il n’utilise plus du tout d’antifouling. « Je suis en 100 % laque », souligne-t-il.
« Au port, la housse protège très bien la carène, et pendant les courses au large, dès le moment où le bateau avance, et surtout s’il avance vite (parce qu’on fait parfois des pointes à 18 ou 20 nœuds), il n’y a pas de problème non plus. »
De toute façon, sur les bateaux de course les plus pointus, tels que les IMOCA, on n’utilise plus guère d’antifouling : on fait tout simplement passer un plongeur une ou deux fois par semaine…
Du coup, pour des coureurs qui ne disposent pas d’une grosse équipe, mais aussi pour de simples plaisanciers, la housse semble être une option intéressante pour se passer d’antifouling sans avoir à se mettre à l’eau…
Mais au fait, combien de temps faut-il pour l’installer ? 10 minutes ? Un quart d’heure ?
« Oui c’est dans ces eaux-là », nous confirme le skipper du 958.
« En fait, quand je rentre de l’entraînement, je mets la housse à l’eau, je l’accroche au niveau de l’étrave du bateau et je la laisse couler. Le plus important c’est de prendre le temps de la laisser couler, pour qu’elle puisse passer sous la quille – or en Mini on a un bulbe en “T”, donc c’est un peu plus délicat.
Il faut avoir un peu de patience. La housse est lestée donc elle finit par couler.
Et pendant ce temps-là je roule mes voiles, je range le pont du bateau ; et après je m’occupe de la housse, et là il y en a pour 10 minutes environ.
Mais ça irait bien plus vite à deux. Le principe est de tirer la housse par les angles du tableau arrière, après l’avoir accrochée à l’avant. Quand on est tout seul il faut alterner : on tire 50 centimètres à bâbord, puis 50 centimètres à tribord, puis 50 centimètres à bâbord, et ainsi de suite.
Si on veut aller trop vite, si on prend trop d’un coup du même côté, de même que si on n’a pas laissé couler suffisamment avant, il y a une forte probabilité que la housse se fasse piéger par le bulbe de quille.
Sur un bateau avec une quille en “L”, ou trapézoïdale, c’est encore plus simple… »
Ci-dessous une petite vidéo explicative :
Démonstration 3D : Installer sa housse K-Ren (monocoque) – YouTube
Prix d’une housse K-Ren pour un monocoque de type quillard quille fixe : environ 3 400 euros pour un bateau de 9 mètres et 4 000 euros pour un bateau de 12 mètres.
*Retrouvez dans le prochain numéro de notre magazine mensuel (632, daté octobre 2023, à paraître le 20 septembre), un dossier spécial consacré à la Mini Transat.
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