L’OBÉSITÉ INFANTILE c’est aujourd’hui 124 millions d’enfants obèses dans le monde
Actualités – publiée le 13/10/2017 par Équipe de rédaction Santélog
the Lancet
Si de nombreux enfants d’Afrique et d’Asie souffrent de malnutrition et d’insuffisance pondérale dans les pays riches, l’obésité infantile prend de l’ampleur et ce ne sont aujourd’hui pas moins de 124 millions d’enfants qui souffrent d’obésité dans le monde, rapporte cette étude menée chez les enfants de 200 pays, pilotée par une équipe de l’Imperial College de Londres et publiée dans le Lancet. L’épidémie du siècle puisque la prévalence de l’obésité infantile a été multipliée par plus de 6 en 40 ans. Face à la violence de cette épidémie, le recul de la malnutrition semble minime et 192 millions d’enfants restent gravement ou modérément sous-pondérés.
Ainsi, le taux d’obésité chez l’enfant de moins de 1% en 1975 atteint aujourd’hui (2016) 5,6% chez les filles et le taux record de 7,8% chez les garçons. En regard, si le nombre d’enfants souffrant d’insuffisance pondérale grave ou modérée diminue à l’échelle mondiale, cette réduction est bien plus lente, soit de 9,2% à 8,4% chez les filles et de 14,8% à 12,4% chez les garçons, sur la même période.
Il s’agit ici d’une méta-analyse d’études de mesures de la taille et du poids, basées en population générale, et menées dans 200 pays dans le monde. Les chercheurs ont comparé les données provenant au total de 2.416 sources et portant sur 31,5 millions d’enfants âgés de 5 à 19 ans. A partir des données d’indice de masse corporelle (IMC), les chercheurs ont réparti les enfants en 5 catégories, allant de l’insuffisance pondérale à l’obésité sévère.
2 tendances majeures se dégagent : dans les pays riches, l’obésité semble avoir atteint un pic il y a une dizaine d’années et semble depuis se stabiliser. En revanche, certains pays à revenu moyen et faible semblent gagnés par l’épidémie, car si l’insuffisance pondérale recule, le surpoids « explose ».
L’augmentation de l’obésité plus rapide que la diminution de la sous-pondération :
- En 1975, 0,7% des filles et 0,9% de garçons étaient obèses, en 2016, c’est le cas de 5,6% des filles et de 7,8% de garçons : soit au total 50 millions de filles et 74 millions de garçons.
- En 1975, 9,2% des filles et 14,8% de garçons étaient en insuffisance pondérale, en 2016, c’est le cas de 8,4% des filles et de 12,4% des garçons.
- Les régions du monde où la prévalence de l’obésité infantile est la plus élevée comprennent la Polynésie et la Micronésie (Pacifique) où les taux d’obésité infantile avoisinent les 25%. On citera également les taux élevés relevés au Royaume-Uni, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande, soit autour de 20%.
- Ainsi, l’obésité gagne du terrain, en particulier dans les pays en développement et semble être plutôt sous contrôle dans les pays riches, mais sans grand espoir de « retour en arrière ». Des tendances qui suggèrent que les politiques publiques de lutte contre l’obésité arrivent à leur seuil d’efficacité maximum et que seule une prise de conscience au niveau des familles et des individus sera désormais capable de juguler cette augmentation.
Génération obèse, génération compromise : on ne peut que rappeler à la lecture de ces chiffres impressionnants que les enfants qui souffrent de surpoids ou d’obésité courent un risque plus élevé de développer des maladies chroniques à l’âge adulte, comme le diabète de type 2 et certains types de cancer. Et c’est sans compter les risques d’intimidation, de perte d’estime de soi et de troubles du comportement durant l’enfance. Cependant l’obésité a ses facteurs de risque évitables.
On retient enfin que près de 200 millions d’enfants souffrent d’insuffisance pondérale avec, pour eux aussi, une souffrance durant l’enfance et une santé compromise.
Source : The Lancet October 10 2017 DOI: 10.1016/S0140-6736(17)32129-3 Worldwide trends in body-mass index, underweight, overweight, and obesity from 1975 to 2016: a pooled analysis of 2416 population-based measurement studies in 128·9 million children, adolescents, and adults
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SANTÉ PUBLIQUE Enfants et ados obèses, dix fois plus nombreux qu’il y a 40 ans
Par C. L B le 11-10-2017
Le nombre d’enfants et d’adolescents obèses dans le monde a été multiplié par plus de dix depuis 1975, mais ceux en insuffisance pondérale restent encore plus nombreux, informe une étude de l’OMS et de l’Imperial College de Londres, qui appelle à lutter de front contre ces « deux fléaux » de la malnutrition.
Si les tendances observées ces dernières années se poursuivent, l’obésité juvénile surpassera l’insuffisance pondérale d’ici 2022, prédisent toutefois les auteurs de cette étude, publiée dans la revue médicale britannique The Lancet.
En 2016, 124 millions de jeunes de 5 à 19 ans étaient considérés comme obèses, contre seulement 11 millions en 1975, évalue l’étude, conduite par l’Imperial College de Londres et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le phénomène concerne toutes les régions du monde. Les pays les plus touchés sont certaines îles de Polynésie (plus de 30% des 5-19 ans touchés aux îles Cook, par exemple), tandis que ce taux atteint ou dépasse 20% aux Etats-Unis, en Egypte ou encore en Arabie saoudite. Si cette prévalence semble plafonner depuis quelques années dans les pays riches, elle continue à grimper dans les pays à revenu faible ou moyen.
Le nombre d’enfants et d’adolescents en insuffisance pondérale diminue lui lentement depuis 2000 – sauf en Asie du Sud et du Sud-Est et en Afrique du centre, de l’Est et de l’Ouest. L’an dernier, on comptait encore 192 millions d’entre eux en sous-poids modéré ou sévère, ajoutent les auteurs, qui ont analysé des données portant sur 31,5 millions de jeunes dans 200 pays. Les deux tiers de ces jeunes en sous-poids habitent en Asie du Sud-Est, notamment en Inde.
« Il y a toujours besoin de politiques qui encouragent la sécurité alimentaire dans les pays et les foyers à faible revenu. (…) Mais nos données montrent que la transition de l’insuffisance pondérale vers le surpoids de l’obésité peut se produire rapidement », avertit le Pr Majid Ezzati de l’Imperial College de Londres, qui a coordonné leurs travaux. Le spécialiste de santé environnementale met en garde en particulier contre le risque de « mauvaise transition alimentaire, avec une augmentation des aliments à forte teneur énergétique mais pauvres en nutriments ».
« Très peu de politiques et de programmes essayent de rendre accessibles aux familles pauvres les aliments sains, tels que les céréales complètes et les fruits et légumes frais », a-t-il déploré, dans un communiqué accompagnant l’étude. Cela entraîne des inégalités sociales face à l’obésité et limite les possibilités de réduire ce fardeau, souligne le chercheur.
[Avec AFP]
Être obèse et en bonne santé, ça n’existe pas
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10 fois plus d’adolescents et d’enfants obèses en 40 ans dans le monde
Crédit Photo : PHANIE Zoom Fabienne Rigal | 10.10.2017
De 5 millions de filles et 6 millions de garçons obèses en 1975 à 50 et 74 millions en 2016 ! Tels sont les chiffres stupéfiants d’une analyse publiée dans « The Lancet », à l’occasion de la troisième Journée mondiale de l’obésité. Cette étude réalisée par l’OMS et l’Imperial College de Londres concerne 200 pays et a regroupé les données de 2 416 études impliquant 128,9 millions de participants, dont 31,5 millions d’enfants et d’adolescents de 5 à 19…