Par Marielle Ammouche le 25-10-2019
Selon une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), le bisphénol B qui devait constituer une alternative au Bisphénol (BP) A, aurait une action endocrinienne similaire à ce dernier. En conséquence, les autorités françaises souhaitent faire classer cette substance comme perturbateur endocrinien dans le cadre de la réglementation Reach, dans le but d’éviter sa fabrication et son utilisation comme substituant au Bisphénol A ou S.
En effet, selon l’Anses, les analyses effectuées « mettent en évidence la capacité du BPB à interférer avec la voie de signalisation des œstrogènes, à réduire la production de testostérone, à altérer la stéroïdogenèse, à modifier la spermatogénèse chez les rats et les poissons-zèbres, ainsi que la reproduction des poissons. Cette activité oestrogénique ainsi que l’inhibition de la production de testostérone sont cohérentes avec l’activité endocrinienne du BPA ».
Or, si le BPB n’est pas répertorié pour le moment dans le règlement Reach, il est autorisé, notamment aux Etats-Unis, comme alternative au BPA et au BPS en tant qu’additif indirect pour certains revêtements et polymères en contact avec les aliments. Et certaines enquêtes l’ont identifié en Europe dans des échantillons biologiques.
C’est pourquoi Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire et Agnès Buzyn, ministre de la Santé, ont décidé d’engager les procédures permettant de reconnaître cette substance comme perturbateur endocrinien. La procédure nécessaire a été initiée au niveau européen : « Elle permettra d’éviter l’utilisation du bisphénol B comme produit de substitutions à d’autres bisphénols, et imposera la mention de sa présence pour les produits qui en contiennent », précisent les ministères dans un communiqué.
Sources : Anses, 17 octobre 2019. Communiqué des ministères de la Transition écologique et solidaire, et de la Santé, 24 octobre 2019.
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La France entame une procédure de classement du bisphénol B comme perturbateur endocrinien
PAR DAMIEN COULOMB – PUBLIÉ LE 25/10/2019
Crédit photo : PHANIE
La France va entamer une procédure pour faire classer en perturbateur endocrinien le bisphénol B, substance parfois utilisée hors d’Europe pour se substituer au bisphénol A et au bisphénol S, a annoncé jeudi le ministère de la Transition écologique. Cette décision fait suite à une méta-analyse réalisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).
Selon ce travail de l’ANSES, publié le 16 octobre dernier dans la revue « Environmental Health Perspective », les données de 38 études convergent en faveur d’un effet reprotoxique du Bisphénol B observé chez le rat (spermatogenèse altérée, tubes séminifères plus courts que la moyenne), le poisson zèbre (baisse de la fécondité, taux d’éclosion plus faible).
Ces données in vivo, conforté par les observations in vitro, qui avaient poussé l’agence à conclure que « le bisphénol B présente des propriétés endocriniennes similaires à celles du bisphénol A » et à recommander d’« éviter » de remplacer le second par le premier.
La parole au groupe d’experts européens
À la suite de cette publication, les ministres de la Transition écologique Élisabeth Borne et de la Santé Agnès Buzyn ont décidé, selon un communiqué, « d’engager la démarche réglementaire pour faire reconnaître le Bisphénol B comme un perturbateur endocrinien » dans le cadre du règlement européen Reach.
Cette procédure implique que le Groupe d’experts sur les perturbateurs endocriniens de l’agence européenne des produits chimiques soit saisi et procède à des consultations publiques avant de se prononcer sur un éventuel classement de la substance.
Si la procédure aboutit, le règlement européen permettra d’éviter l’utilisation du bisphénol B comme produit de substitution à d’autres bisphénols, et imposera lors de leur enregistrement dans l’Union européenne, la mention de sa présence pour les produits qui en contiennent.
MinistreDeLaSanté-A.Buzyn PerturbateursEndocriniens ANSES Europe
Source : lequotidiendumedecin.fr