Mardi 11 et mercredi 12 juillet 2023, les quatre pilotes du projet SP80 ont rejoint Lorient (Morbihan).
Ils y suivent une formation de survie et d’évacuation du cockpit en prévision de battre le record du monde de vitesse à la voile.
Les pilotes Benoît Gaudiot, Mayeul Van Den Broek, Benoît Marie et Xavier Lepercq se préparent à battre le record du monde de vitesse à la voile. | OUEST-France
Ouest-FranceÉmie STERVINOU.Publié le 11/07/2023 à 20h08
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Voilà six ans que trois Suisses, Benoît Gaudiot, Mayeul Van Den Broek et Xavier Lepercq se sont lancé le défi fou de battre le record du monde de vitesse à la voile, en atteignant les 80 nœuds sur l’eau (soit 150 km/h).
« Un rêve d’enfant », également pour le Lorientais Benoît Marie, qui s’est rapidement joint au groupe de pilotes.
Le record, jamais dépassé depuis 2012, détenu par l’Australien Paul Larsen et son équipe, est de 65,45 nœuds (soit 121,21 km/h).
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L’entraînement s’étale sur deux jours, mardi 11 juillet et mercredi 12 juillet. | GUILLAUME FISCHERVoir en plein écran
Crédit vidéo : Guillaume Fischer
Après deux ans derrière un ordinateur à réfléchir au design, à la conception et à la construction du bateau pour leur projet SP80, il est temps pour les pilotes de se familiariser avec le matériel et de se former à la survie et l’évacuation du cockpit.
Pour ce faire, ils ont retrouvé Benoît Marie, leur quatrième coéquipier, au Centre d’Étude et de Pratique de la Survie (CEPS) à Lorient (Morbihan), le mardi 11 et mercredi 12 juillet 2023.
L’entraînement a eu lieu au Centre d’Étude et de Pratique de la Survie (CEPS) de Lorient, dans le bassin de 3 m de profondeur et 12 m de diamètre. | OUEST-FRANCE
« Le but est de ne pas paniquer »
« Il faut anticiper tous les mauvais scénarios : le crash, l’immersion accidentelle, le retournement du cockpit… », énumère Benoît Gaudiot, entre deux simulations de crashs d’hélicoptère dans le bassin de 3 m de profondeur. George Leguen, formateur et surveillant de plongée au CEPS, actionne la grue et immerge le cockpit. Les pilotes doivent évacuer le plus rapidement possible.
« Le but est de ne pas paniquer », continue Benoît Gaudiot.
Le moment venu, le pilote ne sera qu’en compagnie de Mayeul Van Den Broek.
Le bateau du projet SB80 ne comporte que deux places.
Xavier Lepercq et Benoît Marie sont donc les pilotes remplaçants, mais ils participent et s’entraînent comme l’équipe fixe.
« On apporte des ressentis et un soutien », précise Xavier Lepercq.
Les quatre pilotes ont suivi une formation de survie et d’évacuation de cockpit pour le projet SP80, au centre de formation CEPS de Lorient. | OUEST-FRANCE
« Quand on est sous l’eau, on oublie tout », raconte Xavier Lepercq, juste après être sorti du bassin.
« En plus, on ne voit rien, c’est déroutant », abonde son coéquipier, Benoît Marie.
Les pilotes sont en condition, ils n’ont qu’un casque et un masque sur la bouche et le nez pour respirer.
Le masque permet de respirer en continu l’air de l’habitacle, jusqu’à ce que de l’eau soit détectée dans le cockpit.
À ce moment précis, la bouteille d’air comprimé s’enclenche automatiquement.
En d’autres termes pour Xavier Lepercq,
« Quand tu sens que ça part en cacahouète, c’est là que tu prends une grande respiration ».
Un record pas avant printemps 2024
Après ce stage de survie et d’évacuation, les quatre pilotes, tous ingénieurs de formation, navigueront à partir d’automne 2023 pour s’habituer à la conduite.
Puis, à partir de l’hiver 2023, auront lieu les dernières modifications sur le bateau.
Enfin, dès le printemps 2024, le voilier (*) sera convoyé dans le sud de la France et entamera sa course à la vitesse pour atteindre les 80 nœuds, qui ne durera qu’une dizaine de secondes.
L’organisme World Sailing Speed Record Council (WSSRC) homologuera le record.
(*). Actuellement basé à Lausanne près du lac Léman, il mesure 10,5 m de long et 7,5 de large.
Équipé de trois flotteurs, il n’utilise que la force du vent grâce aux ailes de kite.