https://www.jim.fr/e-docs/00/02/9A/80/carac_photo_1.jpg Publié le 12/03/2018

Dans un contexte où les dépenses de santé liées aux troubles anxieux et dépressifs représentent un problème majeur de santé publique à travers le monde, il serait très utile de disposer de moyens non médicamenteux, associés aux traitements classiques ou permettant de limiter leurs prescriptions. Dans cette optique, une étude longitudinale de cohorte a été réalisée dans la région (principalement rurale) de Trøndelag, en Norvège, afin d’examiner si la pratique de l’exercice physique offre « une protection contre la survenue d’une problématique anxio-dépressive. »

Cette recherche prospective concerne une large population (33 908 adultes) suivie pendant 11 ans dans le cadre de l’étude HUNT[1] entre 1984 et 1986 (phase 1) puis entre 1995 et 1997 (phase 2). Les personnes recrutées pour cette étude étaient notamment invitées à renseigner des questionnaires portant sur « leur style de vie et leur histoire médicale. »

12 % des cas de dépression potentiellement prévenus avec une heure d’exercice physique par semaine

Effectivement, les auteurs constatent que la pratique régulière d’un exercice physique confère une protection contre le risque de dépression, et cet effet protecteur persiste « quelle que soit l’intensité » de cette activité physique. Cette association épidémiologique s’apparente même « à une relation causale » et les auteurs ont calculé concrètement qu’environ « 12 % des cas de dépression auraient pu être prévenus » si les personnes concernées « avaient pratiqué au moins une heure d’activité physique par semaine. » Mais de façon surprenante, une telle protection significative n’est pas observée contre les troubles anxieux.

Néanmoins, la confirmation de cette protection contre la dépression incite les auteurs à promouvoir l’activité physique car « même à un niveau modeste, sa pratique peut avoir un impact important en matière de santé publique. » Avec des bénéfices attendus et la probable « prévention d’une proportion substantielle de nouveaux cas de dépression » dans la population. Et cette préconisation de l’activité physique se justifie d’autant plus que cette conséquence bénéfique de l’exercice physique s’ajoute aux avantages appréciables déjà connus du point de vue somatique, en particulier l’atténuation du syndrome dit métabolique : hypertension artérielle, surcharge pondérale, dyslipidémie…

[1] https://www.ntnu.edu/hunt

Dr Alain Cohen

RÉFÉRENCE

Harvey SB et coll.: Exercise and the prevention of depression: Results of the HUNT cohort study. Am J Psychiatry, 2018; 175: 28–36.

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