Revue de presse Mediscoop du 07-03-2019

Diabète de type 2 : inscrire durablement l'exercice physique dans les habitudes des patients nécessite un suivi personnalisé

Par Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Modifier durablement les habitudes des patients diabétiques en matière d’activité physique est difficile mais possible, sous réserve d’y mettre les moyens avec en particulier une prise en charge personnalisée. Une étude parue dans le JAMA montre que des entretiens individuels réguliers sous-tendent durablement les efforts physiques fournis par les patients et diminuent la sédentarité.

Pour changer les habitudes des patients en matière d’activité physique, il ne suffit pas de prescrire cette dernière, une prise en charge personnalisée sera sans doute nécessaire pour inscrire ces changements dans la durée. C’est que montre une étude italienne parue dans le JAMA et menée auprès de patients atteints de diabète de type 2.

En pratique, 300 personnes diabétiques âgées en moyenne de 61 ans (39% de femmes) ont été suivies trois ans. La moitié d’entre elles a reçu toutes les informations permettant de se conformer aux recommandations de l’ADA (American Diabetes Association) en matière d’activité physique et l’autre moitié a reçu ces mêmes informations mais a bénéficié en plus d’un entretien individuel reposant sur des conseils théoriques et de nouveau huit séances individuelles théoriques ou pratiques chaque année pendant ces trois ans.

Les auteurs ont mesuré régulièrement l’intensité de l’activité physique et la dépense énergétique en équivalent métabolique. Le bénéfice de la prise en charge personnalisée en matière de pérennité de l’effort saute aux yeux.
Au cours des trois ans, les participants des groupes d’intervention et contrôle ont accumulé respectivement 13.8 vs 10.5 MET-h/semaine d’activité physique (différence, 3.3, P < .001), 18.9 vs 12.5 min/jour d’exercice moyen à intense (différence 6.4, P < .001), 4.6 vs 3.8 h/jour d’activité très modérée (différence 0.8, P < .001), et 10.9 vs 11.7 h/jour de sédentarité (différence, −0.8, P < .001).

A noter cependant que le bénéfice s’est amoindri pour l’exercice intense au cours de la troisième année passant de 6.5 à 3.6 min/jour.

Référence : Stefano Balducci et al. – Effect of a Behavioral Intervention Strategy on Sustained Change in Physical Activity and Sedentary Behavior in Patients With Type 2 Diabetes – The IDES_2 Randomized Clinical Trial – JAMA. 2019;321(9):880-890
[Retrouvez l’abstract en ligne]

Date de publication : 7 mars 2019