Actualités  –  publiée le 18/05/2018 par Équipe de rédaction Santélog

Pediatric Research

Si les approches actuelles sont plutôt concentrées sur la mise en place d'un contrôle et d’une auto-régulation précoces et le développement de la curiosité est une option alternative de développement également prometteuse.

Cette étude explore le lien entre la curiosité et la réussite scolaire et conclut que favoriser le développement de la curiosité chez l’enfant est une approche efficace pour favoriser la réussite scolaire précoce, en particulier chez les enfants de foyers plus démunis. Les conclusions de l’étude, présentées dans la revue Pediatric Research, rappellent que si les approches actuelles sont plutôt concentrées sur la mise en place d’un contrôle et d’une auto-régulation précoces et le développement de la curiosité est une option alternative de développement également prometteuse.

Les chercheurs de la Michigan Medicine rappellent que certains facteurs donnent aux enfants une longueur d’avance en ce qui concerne la performance scolaire dont l’environnement familial, le revenu du foyer et l’accès à des programmes d’éveil durant la petite enfance. La curiosité, jusque-là a été peu évoquée comme outil possible de développement, pourtant cette étude semble nous dire que « plus l’enfant est curieux, plus il est probable qu’il réussisse mieux et cela quel que soit son contexte économique de vie ».

Les chercheurs ont évalué par questionnaire ainsi qu’au cours de visites aux parents, le niveau de curiosité de 6.200 petits enfants inscrits à la cohorte de naissance Early Childhood Longitudinal Study, puis évalué la réussite en lecture et en mathématiques chez les enfants à l’âge préscolaire. L’analyse révèle une association qui offre de nouvelles perspectives :

  • les enfants ayant un statut socioéconomique inférieur obtiennent généralement des résultats inférieurs à ceux des pairs, mais ceux qui sont dotés d’une forte curiosité obtiennent les mêmes résultats, notamment en mathématiques et en lecture que les enfants issus de familles à revenu élevé.
  • si la curiosité est associée à de meilleurs résultats scolaires chez tous les enfants, l’association de la curiosité et de la réussite scolaire est plus forte encore chez les enfants de foyers à faible statut socioéconomique.

Une opportunité pour les familles, les éducateurs et les décideurs : alors que la curiosité caractérisée par la motivation à chercher des réponses à l’inconnu apporte en plus « la joie de la découverte » et est donc favorable au bien-être de l’enfant, sa promotion en particulier chez les enfants de milieux défavorisés, peut constituer un moyen de surmonter les difficultés en matière de réussite scolaire. Alors que dans les milieux financièrement aisés, les enfants ont un meilleur accès aux ressources leur permettant de mieux réussir à l’école, la curiosité est un outil universel, quel que soit le « milieu » de stimulation et de motivation à apprendre, qui ne tient qu’à l’enfant lui-même.

La curiosité peut pallier au manque de concentration et de capacité d’auto-régulation : même en l’absence d’un autre facteur d’accomplissement scolaire la capacité d’auto-contrôle et de concentration, la curiosité permet « de s’en sortir » sur le plan des résultats scolaires. « Nos résultats suggèrent que même si un enfant manifeste une faible capacité d’auto-contrôle, il peut, grâce à une curiosité développée, optimiser ses résultats scolaires. Alors qu’à l’heure actuelle, la plupart des interventions sont concentrées sur la mise en place d’un effort d’auto-régulation, nos résultats suggèrent que d’autres interventions, axéeq sur la curiosité, devraient également être mises en œuvre ».

D’autres études seront nécessaires pour développer ces interventions permettant de stimuler la curiosité. « La promotion de la curiosité est un fondement de l’apprentissage précoce », concluent les auteurs.

Source: Pediatric Research 26 April 2018 doi:10.1038/s41390-018-0039-3 Early childhood curiosity and kindergarten reading and math academic achievement

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