Actualités – Publiée le 29/09/2017 par Équipe de rédaction Santélog
Science
Si tu ne réussis pas du premier coup, essaies encore ! Ce principe, même les nourrissons sont capables de l’intégrer, en prenant exemple sur l’adulte. Cette étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT) en démontrant que les bébés peuvent prendre exemple sur l’effort et la persévérance de l’adulte, suggère aussi que l’on peut leur donner, dès le plus jeune âge, le goût du travail et de la réussite.
Ici, ce sont des bébés de moins de 15 mois qui se montrent capables d’apprendre la persévérance et de suivre l’exemple. Les chercheurs constatent que ces bébés qui ont observé l’exemple d’efforts répétés par un adulte pour accomplir une tâche vont eux-mêmes persévérer dans l’accomplissement de leur propre tâche. Et plus que les bébés qui n’ont pas eu cet exemple de l’adulte
Prendre sur soi mais montrer l’exemple : l’idée généralement reçue est que les parents devraient finalement « prendre sur eux » et ne pas trop montrer les efforts (ou les difficultés) à surmonter, à leurs enfants. Cependant, Laura Schulz, professeur de sciences cognitives au MIT suggère avec cette étude qu’il n’est pas forcément mauvais de montrer aux enfants « qu’on travaille dur pour y arriver », même si, reconnait-elle, une étude de laboratoire n’est pas toujours parfaitement représentative de la vraie vie.
De précédentes études ont exploré la notion de valeur travail pour et chez les enfants. Certaines ont constaté que la persévérance et la volonté des enfants pourrait même mieux prédire la réussite que le Q.I. D’autres études ont suggéré que les croyances des enfants à l’égard de l’effort sont également importantes : les enfants qui pensent que les efforts conduisent à de meilleurs résultats réussissent mieux à l’école que ceux qui croient que le succès dépend juste de l’intelligence. Mais les enfants sont-ils capables d’apprendre, à un âge très précoce, les vertus de l’effort ? « Nous nous demandions si de jeunes enfants sont capables de cet apprentissage et d’identifier les moments où l’effort en vaut vraiment la peine ».
Une expérience dans laquelle les bébés de 15 mois regardent un adulte qui peine à la tâche : Dans cette expérience, la moitié des bébés voit l’adulte réussir rapidement une tâche manuelle, 3 fois en 30 secondes, l’autre moitié voit l’adulte lutter pendant 30 secondes avant de réussir. Le chercheur montre ensuite au bébé un jouet musical. Ce jouet présente un bouton qui semble avoir pour fonction de déclencher la musique mais qui ne fonctionne pas et un bouton caché bien fonctionnel. Le chercheur montre au bébé que le jouet peut jouer de la musique, puis il l’éteint et le donne au bébé. L’expérience montre que les bébés qui ont vu l’adulte lutter avant de réussir appuient sur le bouton 2 fois plus souvent que ceux qui ont vu l’adulte réussir facilement.
- Les enfants des 2 groupes conservent le jouet durant la même durée avant de le jeter à leur parent, la différence est dans le nombre de tentatives effectuées.
- Les interactions directes avec les bébés font également une différence. Lorsque l’animateur interpelle le nourrisson par son prénom, le bébé essaie avec encore plus d’acharnement.
Ainsi, les bébés de moins de 2 ans sont capables de prendre des décisions en matière d’allocation d’effort. L’effort est une ressource limitée, poursuivent les auteurs, il est donc important de savoir à quoi l’allouer. Il reste à déterminer combien de temps cet effet de valeur effort perdure après de telles expériences ou si cet effet est similaire pour différents types de tâches.
Cependant, et même s’il s’agit ici d’une étude de laboratoire, les conclusions peuvent intéresser et apporter une piste aux parents qui souhaitent inculquer la valeur de l’effort à leurs enfants.
Source: Science 22 Sep 2017 DOI: 10.1126/science.aan2317 Infants make more attempts to achieve a goal when they see adults persist
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