Publié le 11/05/2021
La prématurité moyenne ou tardive, entre 320/7 et 366/7 semaines, concerne environ 85 % des naissances.
Les études sur les conséquences neurocognitives et éducationnelles de la prématurité ont été principalement consacrées aux enfants nés avant 32 semaines.
Elles montrent un risque de retard cognitif en comparaison des enfants nés à terme.
Les publications sur les autres prématurés, plus tardifs, sont plus rares.
Une étude conduite en Californie a croisé les données des paramètres des naissances hospitalières avec les bulletins scolaires individuels dans un vaste district urbain « défavorisé ».
Une cohorte virtuelle de naissance a été construite pour déterminer si une prématurité moyenne ou tardive, était associée à des performances scolaires inférieures de la maternelle à la terminale, en comparaison d’enfants nés à terme et si cette association était indépendante du statut socio-économique.
Moins bons en anglais et en mathématiques
A partir d’un registre couvrant tout l’état de Californie comportant les certificats de naissance et les données de sortie des enfants et des mères, les circonstances de naissances ont pu être précisées.
Elles ont été rapprochées, grâce aux noms de famille, des résultats scolaires des enfants pour l’année scolaire 2015/2016.
Au total, l’analyse a porté sur 72 316 enfants nés en Californie entre 1995 à 2016, dont 8 991 prématurés moyens et tardifs et 61 836 nés à terme.
Les paramètres d’évaluation ont été, selon l’âge et les classes, l’absentéisme et les interruptions scolaires, le niveau de langage, les compétences en mathématiques et en anglais.
Dans ces quartiers défavorisés, les ajustements ont été faits en fonction du statut socio-économique et des facteurs démographiques, y compris le niveau d’éducation maternelle, l’âge de la mère, le sexe de l’enfant et le niveau d’anglais familial.
En comparaison des enfants nés à terme dont une proportion notable avait des difficultés, le risque des enfants prématurés moyens et tardifs de se situer au-dessous des niveaux de compétences requis était plus élevé.
Ceci a été montré lors des tests standard en arithmétique en maternelle (52,4 % vs 46,7 % ; P = 0,01), en mathématiques en classes de CP, CE2, CM1 (82,2 % vs 77,5 % ; P< 0,001), en langue anglaise dans les mêmes classes (73,8 % vs 68,1 % ; P <0,001).
Ces enfants avaient aussi davantage de risques d’absentéisme chronique (18 % vs 16,1 % ; P < 0,001).
Le taux de performances médiocres augmentait de façon inverse de l’âge gestationnel.
Les difficultés apparaissaient en maternelle et au CP et persistaient du CE2 au CM2 pour disparaître ultérieurement à l’exception des interruptions scolaires qui étaient encore constatées de la 3ème à la terminale.
En conclusion, la prématurité de 32 à 36 semaines est un facteur indépendant de risque de difficultés scolaires en classes élémentaires et qui peuvent persister au-delà.
Pr Jean-Jacques Baudon
RÉFÉRENCE: Townley Flores C et coll. : Short-term and long-term educational outcomes of infants born moderately and late preterm. J Pediatr., 2021;232:31-37.
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L’âge gestationnel influe-t-il sur le niveau scolaire à 5 ans ?