Revue de presse Mediscoop du 29-10-2024

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Par le Dr Sophie Florence (Paris) [Déclaration de liens d’intérêts]

– Date de publication : 29 octobre 2024

Dépression : une nouvelle piste thérapeutique

Un dysfonctionnement de certains neurones de l’amygdale serait à l’origine de la perception négative de l’environnement.

Des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS, en collaboration avec des psychiatres du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, de l’Inserm et du CEA, viennent d’explorer le fonctionnement de l’amygdale cérébrale à partir d’un modèle murin de dépression.

Leurs résultats viennent d’être publiés dans la revue Translational Psychiatry.
Entre 15 et 20% de la population traverse, à un moment ou un autre de sa vie, un épisode dépressif, à savoir « un état de profonde détresse qui dure ».

Cependant, 30% des patients souffrant de dépression sont résistants aux traitements médicamenteux classiques que sont les antidépresseurs.

La dépression se caractérise, entre autres, par une tendance à percevoir de façon excessivement négative les stimuli sensoriels et les situations de la vie quotidienne.

Toutefois, les mécanismes sous-jacents à ce « biais de négativité », susceptible d’alimenter le trouble dépressif, restent jusqu’à présent mal connus.

Les auteurs ont décidé d’explorer l’amygdale et d’observer son fonctionnement lors d’épisodes dépressifs.
Les scientifiques ont alors pu mettre en évidence que dans un état dépressif, les neurones préférentiellement impliqués dans le codage des stimuli positifs sont moins actifs que d’ordinaire, tandis que les neurones préférentiellement impliqués dans le codage des stimuli négatifs sont fortement sollicités.
Autrement dit, la dépression semble induire un dysfonctionnement des circuits de l’amygdale impliqués dans le codage des stimuli environnementaux, qui lui-même favoriserait le biais de valence négative caractéristique de la dépression.
Les auteurs concluent que ces résultats pourraient aider à mettre au point de nouveaux médicaments pour les personnes résistantes aux traitements classiques mais aussi les personnes atteintes de troubles bipolaires, qui connaissent des variations de l’humeur qui sont disproportionnées dans leur durée et leur intensité.

Référence : Bigot M, De Badts CH, Benchetrit A et al. – Disrupted basolateral amygdala circuits supports negative valence bias in depressive states. – Transl Psychiatry. 2024 Sep 19;14(1):382.

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