Revue de presse Mediscoop du 23-04-2021

Démence : un risque augmenté chez les petits dormeurs

Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts]

Un manque de sommeil entre les âges de 50 et 60 ans (six heures ou moins par nuit) est associé à un risque accru de 20% à 40% de démence par la suite.

C’est ce qu’indique une étude parue dans Nature Communications, menée par des chercheurs français et anglais. Leur analyse repose sur les données de la cohorte Whitehall II dont le suivi a été de plus de 25 ans.

De plus en plus de données suggèrent que les cycles du sommeil sont susceptibles de contribuer au développement d’une démence.

La question de savoir si la durée de sommeil a une incidence sur cette maladie reste notamment en suspens.

Une équipe française montre que oui, établissant une association entre les deux, non causale à ce stade.

En utilisant les données de 7959 participants de l’étude Whitehall II lancée en 1985 par l’University College de Londres, les auteurs ont analysé l’association entre la durée du sommeil et l’incidence de la démence parmi 521 cas diagnostiqués sur 25 ans de suivi.

Les participants ont auto-évalué leur durée de leur sommeil à six reprises entre 1985 (étendue d’âge : 35 à 55 ans) et 2015 (étendue d’âge : 63 à 86 ans), ce qui a permis d’extraire des données sur la durée du sommeil à 50, 60, et 70 ans pour chaque participant.

En 2012, environ 3900 d’entre eux ont également porté une montre avec accéléromètre pendant la nuit afin de vérifier la précision de leurs estimations.

Leurs résultats montrent que le risque de démence est plus élevé s’il est associé à une durée de sommeil de six heures ou moins par nuit à 50 et 60 ans par rapport à une durée de sommeil normale de sept heures environ, avec des risques relatifs augmentés de 22% (1,22  ; 1,01–1,48) et 37% (1,37 ;1,10–1,72) respectivement.

Il a également été observé un risque accru de démence de 30% chez les personnes âgées présentant une durée de sommeil courte persistante entre les âges de 50 à 70 ans, indépendamment des facteurs sociodémographiques, comportementaux, cardiométaboliques et de santé mentale.

Référence : Séverine Sabia et al. – Association of sleep duration in middle and old age with incidence of dementia
Nature Communications, 20 avril 2021

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Date de publication : 23 avril 2021