Crédit Photo : S. ToubonZoom Charlène Catalifaud | 02.10.2018
Une femme sur deux et un homme sur trois développeront une démence, un syndrome parkinsonien ou un accident vasculaire cérébral (AVC) au cours de leur vie. C’est la conclusion d’une équipe de chercheurs hollandais, dont l’étude est parue dans « The Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry ».
Le risque de maladies neurologiques courantes chez les personnes âgées a été étudié sur une cohorte observationnelle issue de la Rotterdam Study : 12 102 individus âgés de 45 à 107 ans (âge moyen de 62,2 ans) et ne présentant pas de maladies neurologiques à l’inclusion ont été inclus entre 1990 et 2016. Parmi eux, 57,7 % de femmes.
Les femmes, plus à risque d’avoir plusieurs pathologies
À l’issue de ce suivi de 26 ans, 5 291 personnes sont décédées ; 3 260 d’entre elles ne présentaient pas de maladie neurologique.
Sur l’ensemble des individus, 3 037 patients ont développé une maladie neurologique : 1 489 individus une démence (dont 79,7 % de maladie d’Alzheimer), 1 285 un AVC (dont 64,7 % d’AVC ischémique) et 263 un syndrome parkinsonien (dont 50,6 % de maladie de Parkinson).
Si ces résultats confirment que le risque de développer l’une ou l’autre de ces maladies augmente avec l’âge, ils montrent aussi des inégalités entre hommes et femmes. En particulier, le risque de développer l’une de ces maladies à l’âge de 45 ans était de 48,2 % pour les femmes et de 36,2 % pour les hommes.
Parmi l’ensemble des individus ayant développé l’une des trois maladies neurologiques, 14,6 % en ont développé plusieurs. Le risque de combiner plusieurs pathologies était plus élevé chez femmes. « Elles étaient presque deux fois plus susceptibles que les hommes d’être diagnostiquées avec à la fois un AVC et une démence au cours de leur vie », soulignent les auteurs.
Un appel à renforcer la prévention
Les chercheurs ont constaté que les patients ayant développé l’une ou l’autre des trois maladies présentaient à l’inclusion davantage d’hypertension, de fibrillation atriale, de taux élevé de cholestérol et de diabète de type 2 que les individus n’ayant pas développé ces maladies.
Par ailleurs, en parallèle de ces constats, les chercheurs ont montré que des stratégies préventives qui retardent la survenue de ces trois maladies de 1 à 3 ans pourraient réduire les risques de 20 à 50 %. « Par exemple, retarder l’apparition de la démence de 3 ans pourrait réduire de 15 % le risque de maladie chez les hommes et les femmes de 45 ans et jusqu’à 30 % chez les 85 ans et plus », illustrent les auteurs.
« Ces résultats renforcent l’appel à donner la priorité aux interventions préventives au niveau de la population, qui pourraient réduire considérablement le fardeau des maladies neurologiques courantes dans la population vieillissante », concluent les auteurs.
Source : Lequotidiendumedecin.fr