Si la majorité des réactions anaphylactiques causées par une allergie alimentaire chez les enfants surviennent à la maison, seulement 36% d’entre elles ont été traitées par une auto-injection d’épinéphrine avant d’arriver à l’hôpital, révèle une nouvelle étude canadienne. – Par Justine Montminy
05/12/2022
L’étude en question, parue dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology: In Practice, a étudié les dossiers de 3604 enfants qui se sont présentés aux urgences de 11 hôpitaux canadiens entre 2011 et 2022.
Tous avaient consulté à la suite d’une anaphylaxie causée par une allergie alimentaire; l’âge médian des enfants était de 5 ans.
Dans la grande majorité des cas, les réactions allergiques sont survenues à la maison (68,1%).
Dans les autres cas, elles ont eues lieu à l’école ou à la garderie (12,8%), dans un autre endroit comme au parc ou dans la voiture (11,4%), dans un restaurant (7,4%) et au travail (0,3%).
Les chercheurs ont par ailleurs précisé qu’au Québec, les réactions ont été plus fréquentes à l’école et à la garderie.
L’utilisation de l’auto-injecteur
L’auto-injecteur d’épinéphrine n’a été utilisé que pour 36,7% des réactions survenues à la maison, avant une visite à l’hôpital.
C’est à l’école ou à la garderie que l’auto-injecteur a le plus été utilisé avant d’aller à l’hôpital (66,7% des cas), suivi des réactions survenues au travail (50%), au restaurant (44,5%) et dans d’autres endroits (40,2%).
Les chercheurs ont affirmé dans l’étude que la présence de politiques de stockage d’auto-injecteurs d’épinéphrine et la formation des employés sur la prise en charge de l’anaphylaxie pourraient expliquer pourquoi le dispositif a été bien utilisé en garderie et à l’école.
« La peur de mal manier l’auto-injecteur ou de blesser l’enfant, ou la méconnaissance des signes et symptômes de l’anaphylaxie pourraient expliquer la sous-utilisation de l’épinéphrine à la maison », peut-on lire dans un communiqué publié par l’Hôpital de Montréal pour enfants.
C’est pourquoi les chercheurs recommandent la mise en place de davantage de programmes de sensibilisation pour l’utilisation de l’auto-injecteur d’épinéphrine par les parents.