Publié le 30/09/2020

Il n’y a pas si longtemps, il était admis que les nouveau-nés ne connaissaient pas l’expérience de la douleur.

Ce n’est qu’en 1987 qu’Anand et Hickey ont démontré que leurs capacités neurophysiologiques leur permettaient de ressentir les douleurs, ouvrant la voie à la pratique en routine de l’analgésie pour les nouveau-nés lors des procédures douloureuses.

L’administration per os de solutions sucrées a fait la preuve de son efficacité analgésique chez le nourrisson au cours des gestes invasifs mineurs.

Les effets du glucose et du saccharose dans cette situation ont été largement étudiés.

Un autre procédé non pharmacologique est la poursuite de l’allaitement pendant le geste douloureux.

Les travaux montrent que l’allaitement induit une activation corticale par une stimulation multisensorielle, que ne provoquent pas ni le glucose ni le saccharose.

Nombreux sont sans doute les praticiens qui ont déjà constaté que les vaccins semblent moins douloureux pour les enfants laissés au sein pendant la piqûre.

Des cris plus brefs pour les enfants allaités recevant le BCG

Une nouvelle étude, réalisée par une équipe pakistanaise, le confirme.

L’objectif de l’étude était d’analyser l’impact de l’allaitement sur la douleur au moment de la vaccination par le BCG, chez des nouveau-nés.

Il s’agit d’un essai randomisé incluant 60 nouveau-nés.

Les uns (n = 30) étaient allaités avant, pendant et après la vaccination, les autres bénéficiaient de la prise en charge habituelle, sans allaitement.

Le BCG était administré par voie intradermique dans le deltoïde, les enfants étant sur les genoux de leur mère.

La mesure de la durée du premier cri est le marqueur de la douleur, et les résultats sont convaincants.

En effet, la durée moyenne de ce cri est significativement inférieure dans le groupe allaité, en comparaison avec groupe contrôle (16,48 sec vs 34,93 sec).

Ce résultat vient confirmer ceux d’autres travaux réalisés précédemment.

Selon les auteurs, plusieurs mécanismes concourent à la réduction de la douleur au moment de l’allaitement : la distraction de l’enfant, le contact avec la peau de sa mère, le contenu du lait (matières grasses, protéines, sucre, tryptophane, précurseurs de la mélatonine) et le blocage des voies neuronales dans la moelle épinière.

Les techniques d’analgésie lors des actes mineurs sur les nouveau-nés ont un double objectif. Ils préviennent les effets à court terme de la douleur, mais aussi les conséquences à long terme qui peuvent prendre la forme de réponses paradoxales à la douleur, exagérées ou au contraire diminuées.

Dr Roseline Péluchon

RÉFÉRENCE: Dar JY et coll. : Analgesic Effect Of Direct Breastfeeding During BCG Vaccination In Healthy Neonates. J Ayub M ed Coll Abbottabad – 2019;31(3):379-382.

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Prendre en charge la douleur du nouveau-né