Revue de presse Mediscoop du 20-12-2019
Florence Méréo annonce dans Le Parisien qu’ « après les Etats-Unis en janvier, une autorisation européenne vient d’être accordée à une minuscule prothèse pédiatrique qui suscite intérêt et espoir dans la communauté médicale ».
La journaliste explique que « cet objet, répondant au nom d’Amplatzer Piccolo, est le premier dispositif au monde à pouvoir être implanté chez les plus fragiles des nourrissons, y compris ceux pesant moins d’un kilogramme.
Inséré par la veine, depuis la cuisse du bébé, il vise à traiter le canal artériel persistant, une ouverture dans le cœur qui peut être dangereuse et entraîner d’importantes difficultés respiratoires ».
Florence Méréo précise que « cette innovation s’ajoute à la bibliothèque thérapeutique, lorsque les médicaments ne font pas effet et que la chirurgie traditionnelle, lourde pour de si petits êtres, reste la seule option.
Comme Necker, fleuron de la pédiatrie, des hôpitaux à Nantes, Reims ou Grenoble, ont commencé à utiliser cette alternative ».
La journaliste relève ainsi que « chaque année en France, près de 60.000 bébés pointent le bout de leur nez avant l’heure, soit 165 par jour. Parmi eux, 15% sont grands ou très grands prématurés : c’est en partie à eux que l’alternative Piccolo s’adresse. Au total, 2200 enfants par an pourraient en bénéficier ».
Charlotte Bouvard, fondatrice de l’association SOS Préma, réagit : « Cela va dans le bon sens des soins moins invasifs et moins douloureux. C’est très important car ces enfants sont censés être in utero. C’est pour cela que nous insistons sur la pertinence des soins les moins agressifs possible, dans un environnement calme, peu bruyant et peu lumineux pour recréer le cocon qu’ils ont perdu ».
Florence Méréo rappelle que « des avancées essentielles ont été faites ces dernières décennies pour faire vivre, et mieux vivre, les prématurés », mais souligne que « les chiffres, eux, ne cessent d’augmenter. Selon l’Inserm, la prématurité est passée de 5,9% des naissances en 1995 à 7,4% en 2010. Face à cette réalité, la directrice d’association en appelle à la mise en place d’un plan prématurité ».
Le Parisien publie un entretien avec le Pr Damien Bonnet, chef du service de cardiologie pédiatrique à l’hôpital Necker (Paris). Le journal interroge : « Comment expliquer qu’il y ait de plus en plus de bébés prématurés ? ».
Le Pr Bonnet évoque « des facteurs sociétaux et médicaux. Le stress, les conduites à risque comme le tabagisme, l’âge plus avancé des mères – tout comme l’âge précoce, avant 20 ans – ou encore les grossesses multiples issues d’une aide à la procréation, expliquent en partie les taux en hausse ».
« De même, les progrès de la médecine ont permis d’augmenter le nombre de naissances de prématurés vivants et de leur assurer une meilleure qualité de vie. Aujourd’hui, on réanime des bébés de moins de 500 g, ce que nous n’aurions pas fait avant, du fait d’un pronostic trop sombre pour eux », remarque le spécialiste.
Il évoque par ailleurs « des avancées spectaculaires depuis 20 à 30 ans. La France, avec ses équipes excellentes de réanimation, n’a pas à rougir face à ses voisins européens. Beaucoup de progrès ont été faits, notamment sur le plan respiratoire.
L’administration d’un surfactant (NDLR : une substance indispensable à la respiration) médicamenteux a permis aux alvéoles de s’ouvrir, avec des techniques moins agressives pour les nouveau-nés. On a avancé sur tous les niveaux : nutritif, neurologique, mais aussi éthique. Cela donne des bébés en meilleure santé ».
Date de publication : 20 décembre 2019