THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES – Par Marielle Ammouche le 06-09-2019
Les bénéfices de la cryothérapie corps entier ne sont pas démontrés. Au contraire, cette thérapie alternative présente des risques, qui eux sont bien réels.
C’est ce que concluent les auteurs d’un rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui se sont penchés sur cette technique initialement utilisée chez les sportifs de haut niveau, qui consiste à exposer l’organisme pendant 2 à 3 minutes à un froid intense allant de -110 à -170°C, afin de prévenir ou traiter les douleurs musculaires après l’exercice.
La cryothérapie est désormais proposée dans le cadre de maladies inflammatoires ou neurologiques, voire en dehors de tout contexte pathologique.
Les conclusions de ce rapport sont sans appel : « les résultats en faveur d’un effet positif de la cryothérapie sont modestes et mesurés et uniquement à très court terme ». Et ce d’autant que les auteurs relèvent que les études sur le sujet présentent souvent des insuffisances méthodologiques.
Mais, ils alertent : « en tout état de cause, la cryothérapie ne peut en aucune façon revendiquer de traiter efficacement des cancers ou d’autres pathologies somatiques sévères ». « Des mécanismes biologiques sont régulièrement proposés pour expliquer l’effet bénéfique du froid sur le corps.
Ces explications sont diversement convaincantes et ne sont, en tous cas, pas suffisantes », selon ces travaux du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Cesp) de l’Inserm.
En outre, sur le plan de la sécurité, la cryothérapie corps entier présentent, selon eux, des « effets secondaires bien réels » à type de brulures, maux de tête, urticaire chronique au froid… Un cas de un cas de dissection de l’aorte abdominale a même été décrit.
Sources : Inserm, 4 septembre 2019. Avec AFP.
Trois minutes à -80°C… La cryothérapie s’installe en France
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Revue de presse Mediscoop du 06-09-2019
« Cryothérapie : peu de bénéfices mais des risques avérés »
Le Parisien annonce en effet que « selon un rapport de l’Inserm, la thérapie par le froid comporte des effets secondaires bien réels ».
Le journal note ainsi que « cette technique est largement plébiscitée par les sportifs. […] Elle consiste à exposer le corps à un froid intense pour traiter les douleurs et les inflammations. Selon un rapport de l’Inserm, elle n’apporterait en réalité que peu de bénéfices…
Contre d’importants effets secondaires ».
Le quotidien explique que « dans le cadre d’une cryothérapie (« thérapie par le froid »), le sujet est placé pendant 2 à 3 minutes dans des chambres ou des cabines dont la température peut descendre sous -110°C. Dans certains cas, la tête est exposée au froid, dans d’autres non ».
« Mais le problème, c’est que la cryothérapie du corps entier poserait «d’authentiques problèmes de sécurité», selon le rapport, qui pointe des effets secondaires bien réels. Parmi eux, des «brûlures locales au 1er ou 2e degré», des maux de tête ou des «urticaires chroniques au froid». À l’extrême, un cas de déchirure de l’aorte abdominale (un cas d’urgence vitale) a même été décrit », poursuit Le Parisien.
Les chercheurs du Centre de Recherche en Epidémiologie et Santé des populations (CESP) de l’Inserm écrivent notamment : « À l’origine destinée aux sportifs de haut niveau, afin de prévenir ou traiter les douleurs musculaires après l’exercice, cette pratique est désormais proposée dans le cadre de maladies inflammatoires ou neurologiques, voire en dehors de tout contexte pathologique ».
Ils ajoutent que « des mécanismes biologiques sont régulièrement proposés pour expliquer l’effet bénéfique du froid sur le corps. Ces explications sont diversement convaincantes et ne sont, en tout cas, pas suffisantes ». (rapport à télécharger ici)
Date de publication : 6 septembre 2019