Actualités – publiée le 28/03/2022 par Équipe de rédaction Santélog
European Heart Journal
Les personnes ayant une consommation plus élevée d’aliments ultra-transformés, par opposition aux aliments frais (visuel) ont un risque accru d’événement cardiovasculaire fatal, soit de 70% de deuxième crise cardiaque ou deuxième accident vasculaire cérébral (AVC), par rapport aux participants consommant moins fréquemment ce type d’aliments.
Cette conclusion d’une étude de l’Istituto Neurologico Mediterraneo Neuromed (IRCCS, Italie), documentée dans l’European Heart Journal, vaut notamment chez les personnes qui souffrent déjà de maladies cardiovasculaires et même si ces personnes sont déjà « passées » au régime méditerranéen.
Les aliments ultra-transformés constituent, depuis ces dernières années, une préoccupation majeure de Santé publique pour leur disponibilité croissante et leurs effets néfastes sur la santé.
Cette étude de chercheurs du Département d’épidémiologie et de prévention de l’IRCCS à Pozzilli (Italie) explore les effets sur la santé d’apports élevés de ce type d’aliments, en particulier chez des personnes souffrant déjà de maladies cardiovasculaires ou d’une pression trop élevée.
Rappelons qu’au-delà donc d’un régime alimentaire équilibré et d’un mode de vie globalement sain, si l’hypertension persiste, il existe aujourd’hui toute un spectre d’hypertenseurs bien documentés et ayant bien démontré leur efficacité à prévenir les événements cardiovasculaires.
En revanche, il s’agit d’éviter les nombreux suppléments disponibles sans prescription, de type « Synthesit » qui promettent de faire baisser la pression, mais dont l’efficacité n’a jamais été démontrée par des études solides.
Aliments ultra-transformés et risque plus élevé de deuxième crise cardiaque « cette fois fatale », précisent les chercheurs dans leur communiqué.
L’étude a suivi durant plus de 10 ans, 1.171 personnes participant au programme de recherche Moli-sani.
Tous les participants avaient déjà une maladie cardiovasculaire à l’inclusion.
Les chercheurs ont évalué pour chaque participant, la consommation d’aliments ultra-transformés.
Les aliments ultra-transformés, « qu’est-ce que c’est ? » :
Ce sont des aliments fabriqués en partie ou en totalité avec des substances non utilisées en routine en cuisine (protéines hydrolysées, maltodextrines (assemblages de plusieurs glucides), graisses hydrogénées…) et qui contiennent généralement divers additifs, tels que des colorants, des conservateurs, des antioxydants, des agents antiagglomérants, des réhausseurs de goût et des édulcorants.
Parmi ces aliments ultra-transformés, figurent les boissons sucrées et gazeuses, les repas prêts à consommés, les pâtes à tartiner et certains produits – moins fréquemment suspectés comme ultra-transformés- comme les biscottes, les céréales pour petit-déjeuner, les craquelins et les yaourts aux fruits.
Dans l’étude, les aliments consommés par les participants ont été classés à l’aide du système NOVA, un système qui classe les aliments en fonction de leur degré de transformation plutôt que de leur valeur nutritionnelle.
Ainsi, même si un aliment est équilibré sur le plan nutritionnel, il peut être considéré comme ultra-transformé.
Enfin, ce n’est pas la consommation occasionnelle d’aliments transformés qui fait la différence, mais une alimentation qui dans son ensemble, laisse une part à la fois large et régulière aux produits de supermarchés.
L’analyse révèle que :
- Les personnes qui ont une consommation plus élevée d’aliments ultra-transformés ont un risque accru de près de 70 % d’une deuxième crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral ; un événement cette fois « fatal » ;
- Le risque de décès est également accru de 40 % vs les personnes qui n’ont pas d’apports élevés d’aliments transformés ;
- Même chez les personnes suivant un régime méditerranéen dans l’ensemble, hors consommation d’aliments ultra-transformés, ce seul apport d’aliments ultra-transformés entraîne des risques élevés pour la santé.
« Il est temps de ne plus faire la distinction entre aliments sains et malsains uniquement sur la base de la valeur nutritive.
Les légumes frais ne sont pas les mêmes que les légumes précuits et assaisonnés, et il en va de même pour de nombreux autres aliments.
Nous proposons donc que le niveau de transformation industrielle des aliments soit précisé sur les étiquettes, sur le devant des emballages, qui jusqu’à présent n’apportent que des informations nutritionnelles ».
Source: European Heart Journal 30 Nov, 2021 DOI : 10.1093/eurheartj/ehab783 Ultra-processed food intake and all-cause and cause-specific mortality in individuals with cardiovascular disease: the Moli-sani Study