Publié le 18/08/2020

Rappelant que les conséquences néfastes du nouveau coronavirus « vont bien au-delà d’une simple crise sanitaire » et que cet agent pathogène entraîne « des implications psychosociales et économiques durables », deux psychiatres exerçant en Inde abordent l’impact de la pandémie de COVID-19 sur « le bien-être et les pratiques sexuelles. »

Si les difficultés psychologiques et psychiatriques les plus apparentes (troubles anxieux, dépressifs, stress…) sont largement évoquées dans la littérature médicale, le retentissement de cette pandémie sur la vie affective et sexuelle semble en fait « rarement » étudié.

La distanciation nuit au…rapprochement

Parmi les facteurs affectant défavorablement la sexualité au temps du COVID-19, les auteurs recensent, outre bien sûr la sacro-sainte distanciation physique, cauchemar des séducteurs(trices) : les restrictions de déplacement (surtout dans la phase de confinement, mais même après), la crainte d’une transmission inter-humaine (même si la transmission par voie aérienne paraît la plus concernée), la désinformation (ou l’ignorance) sur les modes de transmission alimentant une peur de l’intimité et de la sexualité …

Relatives à la sexualité au temps du coronavirus, ces nouvelles angoisses relayent en partie celles liées au SIDA et concerneraient de façon « plus importante » certains sujets, en particulier « les couples nouvellement installés ou éloignés » et les personnels des services de santé de première ligne, en raison de leur exposition accrue au virus.

Pour tous ces sujets, commentent les auteurs, la possibilité d’une culpabilité et d’une détresse associées aux relations sexuelles peut accroître des troubles psychiatriques ou sexuels primaires.

Sécurité des partenaires en quarantaine ou sur internet

Ces craintes affectent ainsi les relations affectives et les pratiques sexuelles. Si « l’abstinence sexuelle reste la méthode la plus sûre pour prévenir la transmission » de la nouvelle maladie infectieuse, elle n’est évidemment « pas réalisable dans tous les cas » (sauf pour les couples séparés lors du confinement), d’autant plus que le nouveau coronavirus n’est pas considéré comme agent d’une maladie sexuellement transmissible.

Les auteurs notent qu’en matière de réduction des risques sexuels, « d’autres options méritent d’être explorées », comme « les relations avec des partenaires en quarantaine et les substituts numériques » (aux partenaires physiques). Avec toutefois certaines conséquences néfastes : « risque de cybercriminalité, extorsion en ligne. »

À ce propos, dès le 16 mars 2020, une brève sur JIM.fr rappelait déjà comment, dans ce contexte, « un virus peut en cacher un autre » : « un site retraçant l’évolution du COVID-19 dans le monde est en réalité frauduleux : l’internaute qui s’y connecte risque de télécharger un malware, via lequel les pirates informatiques pourront lui dérober ses données personnelles et financières. »

Dr Alain Cohen

RÉFÉRENCES: Debanjan Banerjee & Sathyanarayana Rao: Sexuality, sexual well being, and intimacy during COVID-19 pandemic: An advocacy perspective. Indian J Psychiatry 2020;62-04: 418-426.

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L’amour au temps du Covid-19