Revue de presse Mediscoop du 07-10-2019

Le Figaro

Le Figaro note en effet qu’« alors qu’à cet âge le besoin de sommeil est encore de 8 à 10 heures par nuit, près d’un adolescent sur quatre dort moins de 7 heures, selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance ».
Le journal rappelle que « plusieurs phénomènes se liguent pour rogner leurs heures de sommeil. Tout d’abord, les adolescents, dont le système hormonal est en ébullition, ont plus de peine à s’endormir pour des raisons physiologiques. Chez eux, la sécrétion de mélatonine, la diminution de la température et la chute du cortisol dont dépend le déclenchement de l’endormissement surviennent plus tardivement que chez les enfants et qu’à l’âge adulte ».

« Un phénomène naturel largement aggravé avec la multiplication des écrans qui accompagnent désormais leurs soirées et dont la lumière bleutée accentue le retard de phase. Pour autant, tous les matins de la semaine, ces couche-tard doivent souvent se lever très tôt pour aller en cours, ce qui entretient leur dette de sommeil », poursuit le quotidien.
Le Figaro fait savoir que « pour tenter de rallonger ces nuits écourtées, des chercheurs de l’université de Stanford ont associé deux traitements : la luminothérapie et les thérapies cognitivo-comportementales ».
« Une stratégie payante puisque en agissant à la fois sur la composante biologique et sur la motivation, ils sont parvenus à augmenter le temps de sommeil de 43 minutes en moyenne par nuit. Soit un temps total de 6 heures par semaine ! »,
 observe le quotidien.

Il ajoute qu’« au cours de cette étude, publiée sur le site Jama Network Open, les chercheurs avaient également testé la luminothérapie et les thérapies motivationnelles isolément sans parvenir à resynchroniser les adolescents. Ces résultats viennent conforter les expériences cliniques des médecins spécialistes ».

Le Figaro précise que « dans l’expérience menée par les chercheurs de Stanford, la lumière a été transmise par un appareil installé dans la chambre des adolescents, programmé pour émettre des éclairs de 3 millisecondes toutes les 20 secondes au cours des dernières heures de sommeil. Ces brefs éclairs de lumière n’ont pas réveillé les adolescents ».
Le Pr Damien Léger, responsable du centre du sommeil et de la vigilance à l’Hôtel-Dieu à Paris, remarque que « le principe de lumière flash semble difficile à appliquer dans la vie courante. Mais avoir de la lumière assez tôt le matin avant le réveil dans la chambre des adolescents qui n’arrivent pas à se réveiller est une très bonne recommandation sur le principe. On peut donc laisser les rideaux ouverts pour que la lumière du jour, en particulier l’été, puisse entrer dans la chambre. Cela ne les dérangera pas dans leur sommeil mais les aidera à se réveiller ».

Le journal relève que « lorsque les retards de phase sont importants, la lumière du jour ne sera cependant pas suffisante et il faut parfois faire appel à une lumière de forte intensité le matin, diffusée à l’aide de lampes ou de lunettes spécialement conçues. Appliquée le matin, la luminothérapie va permettre d’avancer la phase d’endormissement. À condition toutefois de ne pas contrarier la montée du sommeil le soir, en se précipitant sur les écrans et en abusant des messageries. C’est tout le travail des thérapies cognitivo-comportementales ».

Le Pr Carmen Schroder, pédopsychiatre au CHU de Strasbourg, indique ainsi : « Lorsqu’on explique aux adolescents la physiologie du sommeil, ils comprennent alors pourquoi on leur demande de se coucher tôt. Ce n’est plus vécu comme une contrainte ».

Claire Leconte, professeur de psychologie et chronobiologiste, note pour sa part que « lorsqu’on rend les adolescents acteurs de leur sommeil, ils sont tout à fait capables de repérer leur heure d’endormissement ».

Date de publication : 7 octobre 2019