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Lundi 06 Septembre 2010 Sommaire Choisir un sport pour son enfant Comment choisir un sport ?
Aujourd’hui, de plus en plus d’enfants mènent une vie sédentaire. La télévision et les jeux électroniques les occupent de nombreuses heures et ne favorisent pas la dépense physique. En ville, mis à part les heures d’éducation physique et sportive à l’école, les possibilités de faire du sport ne sont pas si nombreuses.
Ce manque général d’entraînement peut provoquer des troubles de la posture (la façon de se tenir) et de la coordination des mouvements. Les troubles de la posture, résultat d’une insuffisance musculaire, peuvent se compliquer et provoquer des douleurs de la colonne vertébrale. Une activité sportive adaptée permet de prévenir ces problèmes.
À quel âge commencer ?
L’enfant connaît différentes phases de développement psychomoteur. La pratique sportive doit les suivre au plus près, pour éviter tout problème qui pourrait nuire à la santé tout en exploitant au mieux les qualités du moment.
De 3 mois à 5 ans : les baby sports
Ces activités ludiques peuvent être commencées très tôt et se poursuivre jusqu’à 5 ans. Elles consistent à faire jouer les enfants avec divers accessoires comme des balles, des filets, des cerceaux, etc. L’enfant doit découvrir lui-même les gestes efficaces et deviner les actions des autres. Les bébés nageurs sont une activité d’éveil physique très populaire qui a lieu dans une piscine dont l’eau est plus chaude que d’habitude. L’enfant est d’abord tenu par ses parents ou un adulte qui l’habitue aux sensations en milieu aquatique en le mettant en confiance. Il apprend à mettre la tête sous l’eau et commence à jouer au ballon dans l’eau, à tenir en équilibre sur des tapis flottants, à descendre un toboggan, etc. Les activités baby sport doivent se faire en douceur et respecter des plages de repos.
De 6 à 7 ans : les mini sports
À cet âge, les enfants peuvent s’orienter vers des activités leur permettant de compléter leur acquisition de l’équilibre, de l’orientation dans l’espace et de la coordination des mouvements. Les sports symétriques (qui font travailler de manière égale côté gauche et côté droit du corps) sont à privilégier : gymnastique, natation, ski, danse, équitation, patinage, etc. Ils peuvent également s’initier aux sports de ballon, mais à petite dose.
De 8 à 12 ans : les choses sérieuses commencent
Les gestes ont atteint une certaine efficacité. La capacité d’apprentissage est considérable. La pratique de sports individuels faisant appel à la coordination motrice peut être envisagée : tennis, athlétisme, gymnastique rythmique et sportive, danse, escalade, escrime, aviron, etc. Les sports de combat et les sports collectifs peuvent également être pratiqués : arts martiaux, football, hand-ball, basket-ball, etc. L’entraînement ne doit jamais être trop poussé, il doit rester ludique et adapté au gabarit de chacun. À partir de 9 ans, le goût de la compétition apparaît et les capacités d’endurance augmentent. Vers 11 ans, les enfants sont capables de se projeter vers des objectifs à atteindre et prêts à travailler en conséquence.
L’aide précieuse du médecin du sport |
Mon enfant a-t-il fait le bon choix ? Ce sport conviendra-t-il vraiment à son caractère ? Est-il physiquement fait pour ce genre d’exercice ? Le médecin du sport connaît bien les contraintes de chaque discipline. Il peut donc aider l’enfant à prendre conscience des exigences d’un sport. Si l’enfant est indécis, le médecin peut le conseiller en fonction de sa morphologie et l’orienter vers une discipline où il aura plus de chance d’avoir des résultats. Il lui donnera des conseils pour préserver sa santé et rester vigilant face aux symptômes typiques de la discipline choisie. |
La puberté, âge de transition
Les changements physiques à la puberté sont parfois si importants qu’ils peuvent hypothéquer fortement l’avenir sportif d’un jeune. Une gymnaste qui devient un peu trop grande ou un basketteur qui reste un peu trop petit auront du mal à continuer dans leur discipline. Les parents ont un rôle apaisant à jouer durant cette période et peuvent aider le préadolescent à prendre un peu de recul. Ils doivent l’aider, avec le médecin du sport, à se réorienter.
La puberté est aussi le moment de pratiquer des sports faisant davantage appel à l’endurance : course à pied, vélo, etc. L’adolescence, période réputée difficile, peut s’avérer le moment opportun pour pratiquer des sports collectifs qui canalisent l’énergie ou l’agressivité de certains adolescents (arts martiaux, sports de combat, etc.).
En tant que parent, vous pouvez orienter le choix de votre enfant vers une activité adaptée à sa personnalité. Il n’existe pas de conseil universel en la matière et il ne faut pas hésiter à prendre le temps d’essayer plusieurs sports. S’il paraît logique d’orienter un enfant timide vers un sport collectif, le résultat n’est pas garanti et, face au groupe, l’enfant peut se replier davantage sur lui-même. À l’inverse, un enfant turbulent ne sera pas forcément à son aise dans un sport qui demande une certaine concentration, même s’il a beaucoup d’énergie à y investir. Un enfant ne doit jamais se sentir forcé de pratiquer un sport. Respecter ses envies et ses goûts est la meilleure garantie de le voir prendre plaisir à pratiquer sa discipline. Le sport doit rester avant tout une source de plaisir.
Malheureusement, il arrive parfois que le choix d’un sport soit fait sur des critères peu pertinents ou des idées et des images erronées, de la part de l’enfant ou de ses parents.
Les mauvaises raisons des enfants
Le choix des enfants se fonde parfois sur des raisons discutables qui ne les aident pas à trouver la discipline qui leur est adaptée.
L’appel de la gloire
Les champions sont essentiellement montrés dans leurs heures de gloire, une médaille autour du cou ou une coupe entre les mains. Cette représentation médiatique occulte complètement le parcours qui les a menés jusque-là : les heures passées, tous les jours, à répéter les mêmes gestes, à se muscler, à travailler leur système cardiovasculaire ; l’absence de sorties avec les copains, etc. L’enfant ne perçoit que la gloire sans deviner le travail qu’elle représente et l’importance des sacrifices à consentir. Les sportifs se plaignent parfois du fait que le sport leur a volé leur adolescence. Les parents doivent aider leur enfant à prendre conscience de cette notion. Sans cela, l’adolescent sportif risque d’être déçu ou de rechercher des moyens illicites de réussir coûte que coûte.
Le goût excessif de la compétition
Certains enfants ressentent très vite l’envie de gagner, de battre des records. La compétition est saine et constitue une bonne stimulation pour la pratique d’un sport. Elle ne doit toutefois pas devenir l’enjeu principal d’un jeune sportif, aussi talentueux soit-il. Le surentraînement a vite fait de ruiner les chances d’un enfant prometteur.
Le manque de persévérance
Il est normal qu’un enfant, au gré de son développement, ait envie de se frotter à plusieurs sports. Ce désir de variété ne doit cependant pas masquer un manque de persévérance face aux efforts à fournir pour progresser. Dans ce cas-là, les parents doivent modérer cette tendance au nomadisme sportif, en proposant des ententes à l’amiable (« Tu finis au moins le trimestre. ») afin de tester encore un peu la discipline.
La méconnaissance de l’offre
Aider son enfant à ouvrir le champ de ses connaissances s’avère également important. À côté des sports médiatisés, il en existe de nombreux autres, que l’enfant pourrait s’approprier s’il les connaissait. C’est le rôle de ses parents de l’aider à prendre conscience de la richesse de l’offre en matière de sports. Les Jeux Olympiques sont une occasion de découvrir de nombreuses disciplines enfin retransmises sur les petits écrans.
Les mauvaises raisons des parents
Encourager son enfant à pratiquer un sport pour sa santé est une bonne raison. Néanmoins, il existe également de fausses bonnes raisons qui amènent parfois les parents, même avec les meilleures intentions du monde, à commettre des erreurs.
En faire un champion
Les exemples d’enfants conditionnés par leurs parents pour devenir des champions sont légions dans le sport. Malheureusement, cette pratique aboutit plus souvent à abandonner la discipline par usure physique qu’à gravir la plus haute marche du podium. De plus, face à la déception des parents, une dépression ou un rejet global de la famille peut menacer l’enfant blessé. Lorsque des parents croient détecter chez leur enfant des prédispositions pour une discipline, il est préférable de le mettre entre les mains d’un entraîneur de bon niveau et de s’assurer à tout moment que l’enfant va bien, sur le plan physique et psychologique. Il est important de suivre discrètement sa progression et de l’encourager avec tact.
Lui forger le caractère
« Le sport forge le caractère. » Cela peut être vrai si la personnalité de l’enfant est respectée et s’il s’épanouit dans le sport choisi. Mais aller contre sa volonté aboutit plus souvent à lui donner une mauvaise image de soi. Faire pratiquer le judo à un enfant pour lutter contre sa timidité pourra l’aider si, et seulement si, le choix de ce sport correspond à un désir de sa part. Dans le cas contraire, ses piètres performances ne feront qu’amplifier ce trait de caractère.
Le faire entrer dans la norme
Des idées reçues tenaces empêchent certains parents d’accepter le désir de leur enfant de pratiquer certaines disciplines réputées « pour les filles » ou « pour les garçons ». À quelques rares exceptions près, tous les sports sont mixtes. Une fille a envie de faire du rugby ? Un garçon veut se lancer dans la natation synchronisée ? Si leur désir est fort et leurs capacités physiques appropriées, il faut les encourager dans la voie qu’ils ont choisie. Braver les a priori et les sarcasmes qu’ils ne manqueront pas de rencontrer, représente déjà une victoire.