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Marine Cygler AUTEURS ET DÉCLARATIONS  7 février 2020

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Paris, France- « Le certificat médical pour le sport, ça bouge ». En 2016, de nouveaux textes réglementaires ont actualisé les modalités relatives au certificat médical. Ils s’appliqueront totalement à partir de 2020. Evolution majeure, le certificat médical n’est plus nécessaire pour la pratique du sport dans le cadre scolaire.

Pour l’obtention d’une licence sportive, le certificat annuel n’est plus systématique et un questionnaire rempli par le patient peut suffire pour un renouvellement de licence.

Pour s’y retrouver, le Dr Gilles Bosser (cardiologue, CHRU de Nancy) a rappelé les points essentiels de l’établissement d’un certificat médical pour le sport lors d’une présentation aux Journées européennes de la Société française de cardiologie (JESFC 2020)  [1] . Le cas particulier des patients avec une cardiopathie connue désireux de pratiquer un sport a été abordé.

« On connaît tous le paradoxe du sport : faire du sport diminue les risques CV à moyen et long terme mais le sport en lui-même présente un risque aigu de complication cardio-vasculaire au moment d’un exercice intense, en particulier chez le patient déconditionné », rappelle en introduction le Dr Bosser.

Le cardiologue a axé sa présentation sur deux situations communes rencontrées par le médecin généraliste lors d’une demande de certificat médical :

1. le patient a une cardiopathie connue;

2. le patient n’a pas de cardiopathie connue.

Deux situations pour lesquelles la démarche d’établissement du certificat médical pour le sport n’est pas la même.

Quand les patients n’ont pas de cardiopathie connue [2]

Dans le cadre scolaire et celui d’une fédération sportive scolaire

« Pour ceux qui n’ont pas de cardiopathie connue, on considère depuis 2016 que tous les enfants en âge scolaire sont réputés aptes à la pratique sportive dans leur établissement scolaire » indique le Dr Gilles Bosser qui explicite « cela signifie qu’aucun établissement scolaire n’est fondé à exiger un certificat d’aptitude au sport. C’est valable également pour la pratique dans le cadre d’une fédération sportive scolaire (UNSS, UGSEL, USEP). »

Dans le cadre d’une activité sportive en club

Pour l’obtention d’une première licence, il faut présenter un Certificat médical d’Absence de Contre-Indication (CACI). Celui-ci devra être renouvelé tous les trois ans et non plus tous les ans. Entre temps, le sportif répond chaque année à un questionnaire de santé, le QS-SPORT (https://www.formulaires.service-public.fr/gf/cerfa_15699.do), lequel repose sur le principe américain de l’« empowerment » pour lequel le sportif prend ses responsabilités.

Cela signifie que c’est au sportif de signaler qu’au moins une de ses réponses à l’interrogatoire est positive, auquel cas il devra se soumettre à un nouvel examen et un certificat médical sera nécessaire pour le renouvellement de la licence.

Quid de l’ECG ?

L’ECG est recommandé par les experts des Sociétés européenne et française de cardiologie et sa place est clairement indiquée dans l’évaluation de l’aptitude à la pratique sportive. « Des données italiennes ont montré que l’ECG permettait de sauver des vies en dépistant des anomalies cardiaques » indique Gilles Bosser.

Avant de poursuivre, « Nous pouvons regretter, nous cardiologues du sport, que le législateur n’ait pas souhaité demander la réalisation d’un ECG au repos pour l’évaluation d’un patient de 12 à 35 ans qui souhaite pratiquer le sport en compétition »

« Dans le cas d’une demande de licence, si le patient est asymptomatique, le certificat n’est pas remboursé par l’Assurance maladie. Et si au cours de son examen, le médecin considère qu’un ECG doit être réalisé avant d’établir son certificat, l’ECG n’est pas remboursé non plus » explique-t-il.

Cela dit, pour lui, l’une des principales limites à l’ECG est son interprétation parfois ardue quand il s’agit d’un enfant ou d’un adolescent.

Quand les patients ont une cardiopathie connue

« Pour ceux qui ont une pathologie cardiaque, je conseille de suivre une démarche intelletuelle sen quatre points » indique Gilles Bosser.

1er niveau : activités au premier seuil ventilatoire

« Tout le monde, y compris ceux qui ont une pathologie cardiaque, peut et doit faire 30 à 45 minutes d’exercices physiques au premier seuil respiratoire trois à cinq fois par semaine. »

« Pour aider votre patient à trouver le premier seuil ventilatoire, vous pouvez lui dire de faire le tour de son quartier. S’il n’est pas essoufflé, conseillez-lui d’augmenter petit à petit sa vitesse. Il percevra très facilement ce premier seuil ventilatoire. Au niveau du premier seuil ventilatoire on respire plus vite ; on peut parler mais pas chanter ».

2ème niveau : sport de loisir

Le sport de loisir présente un niveau d’exigence plus élevé que les activités au premier seuil ventilatoire. C’est le cas le plus compliqué pour le professionnel de santé car il n’existe pas de recommandation.

« Puisqu’il existe des recommandations claires pour la compétition (voir ci-après), le médecin peut les appliquer au sport de loisir. Il doit y avoir un échange avec l’enfant pour qu’il comprenne qu’avec sa cardiopathie il y a des choses qu’il peut faire jusqu’à une certaine limite, qu’il ne doit pas dépasser ».

Dans cette catégorie « sport de loisir », on trouve l’activité physique et sportive en milieu scolaire. Or, l’enfant peut tout à fait assister aux cours. « Dans mon certificat, j’indique des limites. Par exemple, éviter l’endurance chronométrée ou les situations avec esprit de compétition. J’indique aussi clairement qu’il ne faut pas pénaliser l’enfant sur la notation ».

Gilles Bosser propose aussi de s’appuyer sur le médecin scolaire, c’est-à-dire d’établir un courrier circonstancié qui sera remis par les parents de l’enfant atteint d’une cardiopathie lors d’un rendez-vous avec le médecin scolaire. « Les enfants atteints d’une cardiopathie congénitale peuvent avoir des capacités fonctionnelles moindres que les autres enfants. Mais par le passé, nous avons été trop restrictifs en empêchant ces enfants de faire du sport.

Aujourd’hui, au contraire, notre démarche doit soutenir la pratique de l’activité physique » explique-t-il.

3ème niveau : compétition

Le principe même de la compétition est de dépasser ses propres limites en se mettant en compétition avec d’autres sportifs. « On considère qu’il y a un risque spécifique car le système cardiovasculaire est poussé à ses limites. Nous avons, dans le cas de la compétition, des recommandations américaines et européennes[2] pour les sujets avec une cardiopathie. Ces recommandations indiquent quel sport peut être pratiqué ou pas selon la pathologie : cela dépend donc de la maladie cardiaque d’une part et du type de sport avec sa composante statique et dynamique d’autre part ».

4ème niveau : élite sportive

Il s’agit de cas particuliers avec un suivi rapproché dans un univers très surveillé avec des équipes médicales dédiées.

A lire aussi sur medscape : Comment réduire les accidents cardiaques lors de la pratique sportive?

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Citer cet article: Certificat médical pour le sport : comment s’y retrouver ? – Medscape – 7 févr 2020.