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Description générée automatiquement Publié le 03/07/2021

La longévité exceptionnelle des centenaires s’accompagne habituellement d’une préservation prolongée de leurs fonctions cognitives.

Cette double gratification interpelle les chercheurs car ses mécanismes pourraient être mis à profit dans d’autres domaines touchant au vieillissement et à la pathogénie des troubles cognitifs.

Une étude de cohorte hollandaise dérivée dite 100-plus Study s’est penchée sur cette hypothèse.

Entre janvier 2013 et avril 2019, ont été inclus 330 centenaires (72,4 % de femmes ; âge médian = 100,5 ans [écart interquartile EIQ] =100,2-101,7]) dont les fonctions cognitives étaient parfaitement connues à l’état basal.

Au cours d’un suivi moyen de 1,6 ± 0,8 années, des consultations annuelles ont permis d’évaluer ces dernières de manière fine au moyen de toute une batterie de tests neuropsychologiques explorant la cognition globale, la mémoire, les fonctions exécutives et visuospatiales, la fluence verbale ainsi que l’attention et la vitesse de traitement de l’information.

Les fluctuations de l’état cognitif ainsi décelées ont été examinées en fonction de divers paramètres : âge, sexe, génotype APOE ε, facteurs de la réserve cognitive, forme physique ou état fonctionnel, données neuropathologiques évocatrices d’une maladie d’Alzheimer chez 44 participants (dépôts de protéine β-amyloïde, dépôts neurofibrillaires ou encore plaques neuritiques).

Les associations entre les trajectoires cognitives et ces variables ont été explorées à l’aide de modèles linéaires mixtes avec ajustements selon l’âge, le genre, l’éducation et les performances aussi bien visuelles qu’auditives.

Des fonctions cognitives remarquablement stables

Au cours du suivi, aucun déclin cognitif n’a été constaté, si ce n’est une discrète baisse des performances mnésiques (β, -0,10 déviation-standard ou DS par année ; intervalle de confiance à 95 % IC 95%, -0,14 à -0,05 ; p < 0,001).

Deux variables ont été significativement associées au maintien des fonctions cognitives : d’une part, la capacité fonctionnelle prise en compte par l’indice de Barthel qui reflète le degré d’autonomie (valeur plus élevée : β, 0,37 DS par année ; IC 95%, 0,24-0,49 ; p< 0,001), d’autre part, la réserve cognitive (niveau d’éducation plus élevé : β, 0,41 DS par année ; IC 95%, 0,29-0,53 ; p<0,001).

Aucun de ces facteurs n’a cependant été associé au déclin des performances mnésiques.

Les données neuropathologiques obtenues sur un effectif restreint n’ont en aucun cas été corrélées aux fonctions cognitives ou à leurs variations.

Ainsi, dans cette étude les centenaires ont globalement maintenu leurs performances cognitives pendant les quatre années du suivi, à l’exception de la mémoire qui a eu tendance à décliner légèrement.

Ce maintien de l’intégrité cognitive est peu sensible à la présence de facteurs de risque et dépend probablement de mécanismes qui nous échappent encore.

Les centenaires gardent leurs secrets et il faudra d’autres études pour espérer les mettre à jour.

Dr Giovanni Alzato

RÉFÉRENCE: Beker N et coll. : Association of Cognitive Function Trajectories in Centenarians With Postmortem Neuropathology, Physical Health, and Other Risk Factors for Cognitive Decline. JAMA Netw Open. 2021 ;4(1):e2031654. doi: 10.1001/jamanetworkopen.2020.31654.

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