https://www.jim.fr/e-docs/00/02/AD/9D/carac_photo_1.jpg Publié le 08/01/2019

En Australie, 56 % des femmes seraient obèses ou en surpoids. D’où l’intérêt dans ce pays d’une politique de prise en charge diététique de la grossesse, période particulièrement propice à la diffusions d’information de prévention. Depuis 1982, quatre guidelines portant sur la diététique visant à optimiser l’alimentation des femmes enceintes sont parus. La première version recommandait simplement d’éviter les boissons alcoolisées ; en 1998 s’y ajoutent les besoins énergétiques et la nécessité de consommer quotidiennement fruits, légumes, céréales, protéines et produits lactés. La version 2013 révise les proportions, passant de 4 à 2 fruits par jour, augmentant la proportion de protéines et divisant de moitié celle des céréales.

Comment sont suivies ces recommandations ? Pas très bien, selon une étude prospective menée auprès de 1 570 femmes enceintes entre 2011 et 2012 qui a permis, via un questionnaire auto administré comportant 74 items, de savoir où elles en étaient face à leur assiette.

Très faible suivi des recommandations

Elles étaient 19 % à avoir un IMC entre 25 et 30 (surpoids) et 14 % à avoir un IMC ≥ 30 (obésité), moins qu’attendu donc selon les statistiques nationales. En règle générale, l’alimentation est conforme en ce qui est de la consommation de fruits (65 %) et de protéines (55 %) par contre l’apport en légumes et en céréales est très inférieur aux recommandations. Pour près de la moitié des femmes, aucun des différents apports n’est en ligne avec les guidelines et seules 3 % le sont à minima, une seule femme dans toute la cohorte étant entièrement « dans les clous » !

Les facteurs de risque d’être éloigné du « bien manger » ? Sans surprise, les femmes dont l’IMC est ≥ 30 et également les plus jeunes. Néanmoins les femmes les plus proches des recommandations sont les primipares et ainsi que celles qui ont suivi des études supérieures.

Les résultats de cette étude confirment ceux des précédentes. Que faire alors si les constats se suivent sans que ne s’améliore l’alimentation des femmes enceintes ? En partie dans la formation des soignants et dans leur volonté d’aborder le sujet de la diététique, ou encore en intégrant au suivi des grossesses un entretien systématique avec un diététicien.

Marie Gélébart

RÉFÉRENCE: Lee A, Muggli E, Halliday J, Lewis S, Gasparini E, Forster D : What do pregnant women eat, and are they meeting the recommended dietary requirements for pregnancy? Midwifery 2018 ; 67 : e70–76.

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