Dans les dix prochaines années, le cancer du pancréas pourrait devenir en Europe et aux États-Unis le deuxième cancer le plus mortel après celui des poumons.
En 2020, le cancer du pancréas a causé la mort de 466 003 personnes dans le monde. Les médecins alertent et invitent au dépistage.
L’IRM permet de dépister les cancers du pancréas mais reste une technologie coûteuse. | ARCHIVES OUEST-FRANCE
Ouest-France avec agence – Publié le 22/02/2023 à 12h07
Cancer du pancréas. Les médecins inquiets face à la progression et la mortalité de la maladie (ouest-france.fr)Bas du formulaire
Le cancer du pancréas tue de plus en plus dans le monde. Responsable de la mort de 466 003 personnes en 2020, cette maladie pourrait devenir dans les années 2030 le deuxième cancer le plus mortel après celui des poumons (1 796 144 victimes en 2020), rapporte Le Monde .
Interrogée par nos confrères, la cheffe du service de pancréatologie de l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine) précise que l’incidence de cette maladie a doublé « entre 2000 et 2006 puis entre 2006 et 2012 », alors même que « la mortalité de tous les autres cancers a diminué ».
Selon Vinciane Rebours, cette situation s’explique par le fait que le cancer du pancréas « n’a pas bénéficié des progrès actuels ».
Hausse de 3 % chaque année
En pratique, le nombre de nouveaux cas augmente de 3 % chaque année. Pourquoi ? Car le cancer du pancréas, qui n’est pas repérable à un stade précoce comme le cancer du sein ou du côlon, peut être favorisé par de nombreux facteurs dont le tabagisme, l’alimentation transformée, l’obésité, le diabète, le vieillissement et l’exposition à la pollution.
Le problème avec ce cancer, c’est qu’il est généralement bien avancé quand apparaissent les premiers symptômes (douleurs abdominales, amaigrissement fulgurant…).
Les cellules cancéreuses étant déjà développées, le risque de métastase est plus important.
En effet, 50 % des cancers du pancréas sont métastatiques lors du diagnostic. Ils sont dès lors inopérables.
De même que 30 % des cas dits « localement avancés », où la chirurgie est rendue impossible par la proximité des vaisseaux sanguins.
Miser sur le dépistage
Des avancées sont toutefois notables. « La chimiothérapie est efficace sur de nombreux patients.
Il y a encore dix ans, ce n’était pas le cas », a ainsi confié Olivier Farges, chirurgien viscéral et digestif à l’hôpital Beaujon.
Elle permet par ailleurs d’augmenter les chances de réussite de la chirurgie et de limiter le risque de rechute.
À l’inverse, l’immunothérapie, efficace pour combattre le cancer des poumons et le mélanome, ne semble pas marcher pour le cancer du pancréas.
Les spécialistes appuient désormais sur le dépistage et recommandent aux personnes ayant connu ce cancer dans leur famille ainsi qu’à celles qui sont atteintes de pancréatite chronique génétique de se faire tester.
Un dépistage qui reste toutefois lourd et coûteux, puisqu’il repose sur des IRM et des endoscopies sous anesthésie générale.
D’ici à quelques années, l’intelligence artificielle devrait également devenir un outil précieux dans la détection de ce cancer, qui au fil du temps pourrait devenir de plus en plus commun.