Paré pour les mers du Sud de la Brest-Atlantiques, Sodebo 3 a quitté ce week-end Lorient et la Citadelle de Port-Louis d’où s’en allaient jadis les bateaux de la Compagnie des Indes. | NICOLAS FICHOT
Nicolas FICHOT.Publié le 13/10/2019 à 18h23
Le maxi trimaran Sodebo 3 a quitté Lorient où il avait été remis à l’eau le 11 octobre après un chantier de réparation de sa dérive. Thomas Coville et Jean-Luc Nélias prendront le départ le 3 novembre prochain de la Brest-Atlantiques à bord de cet Ultim qui a subi quelques dernières petites modifications à l’occasion de ce chantier lorientais. Yves Mignard, responsable du bureau d’études du Team Sodebo, a répondu à nos questions à l’issue de ce refit imprévu.
« En fait, on a changé les deux tiers environ de la dérive qui avait été bien abîmée. Il fallait ça ! » explique l’architecte qui a piloté ce passage imprévu d’un mois dans un chantier lorientais après que le maxi trimaran a brisé sa dérive contre un OFNI le 10 septembre dernier au cours d’une navigation d’entraînement dans le golfe de Gascogne.
Découvrez en vidéo le trimaran révolutionnaire de Thomas Coville.
C’est au cours d’une sortie prévue pour trois jours dans des conditions de vent musclées que l’accident avait eu lieu, obligeant Thomas Coville à rentrer à son port d’attache de La Trinité-sur-Mer au bout de 24 heures d’entraînement puis à convoyer son Ultim vers Lorient pour entamer en urgence un chantier de réparation.
Tout marche, tout va bien
« Nous avons profité de ces travaux sur la dérive pour réparer aussi quelques dégâts d’étanchéité et nous en avons profité pour peaufiner la préparation globale du bateau pour la course Brest-Atlantiques » précise Yves Mignard.
Un architecte du Team Sodebo, Renaud Banuls, nous explique son travail sur ce maxi trimaran.
« Tous les secteurs ont été impliqués sur le bateau. Tout marche, tout va bien » ajoute l’architecte qui se déclare « complètement satisfait du bateau et des choix que nous avons faits ».
Évoquant justement ces « choix » et notamment l’absence de plans porteurs sur la dérive, Yves Mignard dit qu’« il ne faut pas avancer avec des regrets. L’absence de ces plans porteurs est due au fait que le bateau devait initialement faire un tour du monde. On ne le fait pas mais nous ne pouvions pas revenir sur ce choix. C’est la nature des choses que les situations évoluent ».
Sodebo 3 avait été remis à l’eau à Lorient cette semaine à l’issue d’un chantier de réparation de sa dérive, notamment. | TEAM SODEBO
« C’est évident que cette absence de plans porteurs engendre des déficits de vitesse dans certaines conditions, admet ainsi Yves Mignard. Nous avons quelques – trous de performance —, comme on dit mais ils sont rares donc cela ne nous empêche pas de partir gagnants pour cette Brest-Atlantiques. Le bateau va bien, très bien même. Nos choix étaient bons ».
À sa sortie du chantier Multiplast de Vannes et sa mise à l’eau dans la foulée le 18 mars dernier, Sodebo 3 avait créé la surprise avec notamment son cockpit placé à l’avant du mât.
Thomas Coville nous parle de son Sodebo 3 : « Un nouveau monde ! »
Résultats plus qu’encourageants
Une innovation dont le secret avait été conservé tout au long de ce chantier de titan et qui avait d’abord semé le doute avant d’être validée et applaudie par la communauté de la course au large au vu des premiers résultats sur l’eau plus qu’encourageants dès ses premières confrontations, l’été dernier, avec les trois autres Ultims du circuit.
Thomas Coville retrouvera le dimanche 3 novembre prochain ces trois Ultims (Gitana 17 de Franck Cammas et Charles Caudrelier, Actual Leader d’Yves Le Blévec et Alex Pella, MACIF de François Gabart et Gwénolé Gahinet) sur la ligne de départ de cette Brest-Atlantiques dont le coup de canon sera donné à 13 h 02.
Au programme de ces quatre Ultims 32/23, 14.000 milles environ sur l’Atlantique Nord et Sud avec deux way points seulement, placés au large de Rio de Janeiro (Brésil) puis du Cap (Afrique du Sud).
Avec son cockpit à l’avant du mât, Sodebo 3 avait créé la surprise à sa mise à l’eau, au printemps dernier, avant de faire parler la poudre sur l’eau dès ses premières confrontations en Classe Ultim. | MARTIN KERUZORE / TEAM SODEBO
Pour l’occasion, chaque duo, autre innovation de cette nouvelle course sur le calendrier de la classe Ultim, embarquera un cameraman chargé d’assurer le suivi médiatique permanent des bateaux mais qui aura l’interdiction de participer à la marche du voilier.
Ici la vidéo : Ce qu’il faut savoir sur la course Brest-Atlantiques.