https://www.jim.fr/e-docs/00/02/BC/8C/carac_photo_1.jpg Publié le 07/09/2019

La sédentarité étant associée à un risque de pathologies chroniques et de décès prématuré, des recommandations ont été éditées concernant l’activité physique. Elles sont toutefois rédigées le plus souvent à partir des résultats de travaux dans lesquels l’activité physique était évaluée par auto-déclarations. Ce mode de recueil des données est par nature sujet à des erreurs, ce qui peut par ricochet fausser l’évaluation de la magnitude du lien unissant sédentarité et problèmes de santé.

Pour réduire ce risque de biais, certaines études ont utilisé des dispositifs, comme les accéléromètres, pour évaluer plus précisément l’activité physique des participants et leur temps de sédentarité. Le British Medical Journal publie les résultats d’une méta-analyse menée par une équipe internationale dans l’objectif d’évaluer le lien existant entre l’activité physique mesurée par  accéléromètre, les différentes intensités d’activité, le temps de sédentarité, et la mortalité toutes causes. Au total, les données individuelles de 36 383 patients de 62,5 ans d’âge moyen ont été collectées, dans 8 études. Le suivi médian était de 5,8 ans (entre 3 ans et 14,5 ans) et 2 149 décès sont survenus (5,9 %) au cours de celui-ci.

375 minutes d’activité légère ou 24 minutes d’activité plus vigoureuse

L’analyse des données est encourageante, puisque toute activité physique, quelle que soit son intensité, est associée à une réduction du risque de mortalité, avec un « effet-dose » non linéaire. Par rapport aux personnes les moins actives, la réduction de la mortalité est de73 % pour les plus actifs. Ce bénéfice est présent quelle que soit l’intensité de l’activité. Moins le temps passé en état de sédentarité mesuré est important, plus le risque de mortalité est réduit.

Ces données renforcent la relation inverse entre l’activité physique et la mortalité, en augmentant significativement la taille de « l’effet-dose » par rapport aux résultats rapportés dans les travaux utilisant l’auto-évaluation. Elles confirment aussi que le volume total d’activité, quelle que soit son intensité, est associé à une réduction du risque de décès pendant le suivi. Précisons quand même que les réductions les plus importantes du risque sont observées pour environ 375 minutes quotidiennes d’activité physique légère, ou 24 minutes quotidiennes d’activité modérée à vigoureuse. En revanche, une augmentation importante du risque de décès est observée à partir de 9,5 heures de sédentarité dans la journée.

Dr Roseline Péluchon

RÉFÉRENCES : Ekelund U. et coll. : Dose-response associations between accelerometry measured physical activity and sedentary time and all cause mortality: systematic review and harmonised meta-analysis. BMJ 2019;366:l4570

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