Charlène Catalifaud – | 13.06.2019

boissons sucréesLe Quotidien du Médecin

Crédit Photo : PHANIEZoom

Alors que la consommation fréquente de boissons sucrées est un facteur de risque reconnu de l’obésité, du diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de caries, une méta-analyse de la Cochrane a étudié l’intérêt des différentes stratégies mises au point dans divers pays pour aider les consommateurs à diminuer leur consommation et à se tourner faire des choix plus sains.

« La réduction de la consommation de boissons sucrées est une priorité de santé publique. Les gouvernements et les entreprises doivent jouer leur rôle pour aider les populations à atteindre cet objectif », indique au « Quotidien » Peter von Philipsborn, premier auteur de l’étude. Les boissons sucrées sont des boissons froides ou chaudes, avec du sucre ajouté (boissons gazeuses, thé glacé, boissons énergisantes, eaux sucrées, thé et café sucrés…).

Le Nutri-score, un moyen efficace

L’objectif de cette méta-analyse était de déterminer si les mesures prises jusqu’à présent avaient permis d’aider les individus à boire moins de boissons sucrées. Les auteurs se sont concentrés sur les mesures qui modifient l’environnement dans lequel les individus choisissent leurs boissons. « L’efficacité de la taxation des boissons sucrées et de l’éducation à la santé sur ces boissons a été démontrée dans des revues systématiques précédentes », précise Peter von Philipsborn.

Cette méta-analyse inclut 58 études, dont 22 essais cliniques randomisés contrôlés. La plupart des études ont été menées dans des écoles, des points de vente et des restaurants de 19 pays d’Amérique du Nord et du Sud, d’Australasie, d’Europe et d’Asie du Sud-Est. Au total, plus d’un million d’enfants et adultes ont participé. Pour chacune des 23 stratégies évaluées, un niveau de preuve a été attribué, allant de très faible à élevé.

« Nous avons listé les mesures pour lesquelles la certitude des preuves d’efficacité était au moins faible à modérée, et pour lesquelles toutes les études disponibles ont montré de manière constante qu’elles réduisaient la quantité de boissons sucrées consommées », note Peter von Philipsborn.

Trois mesures se démarquent. « Pour ces dernières, il existe des preuves solides de leur efficacité qui justifient une mise en œuvre à grande échelle : l’étiquetage nutritionnel comme le Nutri-score, la mise à disposition de boissons plus saines dans les écoles et l’augmentation des prix », détaille Peter von Philipsborn.

Agir à plusieurs niveaux

Les auteurs ont également montré que certaines de ces mesures pouvaient avoir des répercussions négatives à ne pas négliger. Par exemple, certaines études ont montré que leur mise en œuvre avait entraîné une diminution des bénéfices pour les magasins et les restaurants, et d’autres ont révélé un sentiment d’insatisfaction des individus avec ces mesures.

« Notre étude a des implications pour les décideurs : elle montre que nous devons agir à plusieurs niveaux, en combinant plusieurs approches », conclut Peter von Philipsborn.

Aux États-Unis, selon les estimations d’une récente étude parue dans « Circulation », l’étiquetage des aliments contenant des sucres ajoutés imposé par la FDA permettrait notamment d’éviter plus de 350 000 décès cardiovasculaires en 20 ans.

Source : Lequotidiendumedecin.fr