Publié le 10/09/2020
Selon plusieurs sociétés savantes, une perte de poids réelle ne peut être obtenue par les obèses, que par des interventions proposant une modification drastique des habitudes. Des guidelines en ce sens ont été édités dès 2013, mais force est de constater que les praticiens en soins primaires sont réticents à diffuser ces recommandations.
Il faut admettre que la prise en charge de l’obésité en soins primaires se heurte à de nombreux obstacles, parmi lesquels le manque de temps, l’absence de formation dans le domaine de la thérapie comportementale et une rémunération inadaptée.
Une étude états-unienne, publiée récemment par le New England Journal of Medicine, pourrait fournir une motivation supplémentaire pour entreprendre cette prise en charge. Les auteurs ont voulu tester l’efficacité d’un programme intensif basé sur des modifications des habitudes, dans un contexte spécifique : l’étude a été en effet menée dans des centres de soins primaires accueillant une forte proportion de patients à faible revenus.
Différence significative avec une prise en charge standard
Au total 803 adultes, dont l’IMC était compris entre 30 et 50 kg/m2, ont été inclus et randomisés en 2 groupes. Les uns (n = 452) bénéficiaient du programme intensif, de style « coaching », adapté à leur niveau d’accès à l’information médicale, et centré principalement sur la réduction de la consommation de calories et l’augmentation de l’activité physique. Les autres (n = 351) étaient pris en charge de manière habituelle. L’étude a duré 2 ans.
L’objectif du premier groupe était une perte de poids de 10 %.
Si la moyenne de la perte de poids, dans l’ensemble de la cohorte, est inférieure à cet objectif, les résultats du coaching n’en sont pas moins convaincants, puisque le pourcentage de perte de poids est significativement supérieur dans le groupe ayant été pris en charge de manière intensive (- 4,99 % vs – 0,48 %). Notons que la moitié des patients de ce groupe a maintenu une perte de poids d’au moins 5 % pendant les 24 mois du suivi.
Les auteurs précisent toutefois que, comme l’ont déjà indiqué d’autres travaux, la perte de poids est un peu inférieure parmi les personnes noires, sans que les raisons de cette différence ne soit précisément établies, mais cela souligne l’utilité d’une prise en charge encore plus individualisée. La perte de poids moyenne est plus marquée chez les personnes plus âgées, mais en revanche il n’y a pas de différence entre les femmes et les hommes.
Dr Roseline Péluchon
RÉFÉRENCES: Katzmarzyk PT. et coll. : Weight Loss in Underserved Patients —A Cluster-Randomized Trial. N Engl J Med 2020; 383: 909-18
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