Revue de presse du 27-02-2019, rédigée par Laurent Frichet TSAVO PRESSE
Le Parisien
« Chaque année en France, plusieurs centaines de nourrissons sont victimes de ce syndrome. Des familles accusées dénoncent des failles dans le diagnostic qui pourraient conduire à des erreurs judiciaires », révèle Solenne Durox dans Le Parisien.
Selon le professeur Matthieu Vinchon chef du service de neurochirurgie pédiatrique au CHU de Lille (Nord), « le syndrome du bébé secoué serait « la première cause de mortalité traumatique chez l’enfant », poursuit la journaliste.
« Les lésions cérébrales, oculaires et de la moelle épinière peuvent survenir même en l’absence de choc. En effet, lorsque la tête du bébé est balancée rapidement d’avant en arrière, son cerveau heurte les parois de son crâne », explique l’article. « Pourtant, il n’est pas toujours simple de diagnostiquer un SBS ni d’en identifier les auteurs, d’autant plus que ces derniers ne prennent pas toujours conscience de sa gravité », souligne Solenne Durox.
« Depuis 2011, la Haute Autorité de santé (HAS) a émis des recommandations de bonnes pratiques sur le sujet. Y figurent les critères permettant aux médecins de diagnostiquer le syndrome à partir de l’histoire racontée par les adultes et des lésions constatées, notamment l’association de saignements internes autour du cerveau (hématomes sous-duraux) et au fond des yeux (hémorragies rétiniennes) », rappelle Le Parisien.
« Lorsque le diagnostic est établi ou fortement suspecté, l’équipe médicale émet un signalement auprès du procureur de la République afin de protéger l’enfant et d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs », poursuit l’article. « Les personnes incriminées sont alors entraînées dans une spirale judiciaire dont il est difficile de sortir, comme le dénonce Vanessa Keryhuel, présidente de l’association Adikia qui regroupe aujourd’hui 200 familles accusées de maltraitance criant leur innocence », note le journal.
« Une quinzaine d’entre elles sont défendues par Me Grégoire Etrillard, qui pointe du doigt « l’utilisation par la chaîne pénale de la recommandation de la HAS ». Selon lui, les explications alternatives, comme des maladies rares, sont trop rapidement écartées. Il y aurait en la matière une présomption de culpabilité », indique Solenne Durox.
« Des scientifiques en France et à l’étranger remettent aussi en cause la façon dont est posé le diagnostic », et « le neurochirurgien à l’origine du syndrome du bébé secoué, Norman Guthkelch, s’est lui-même ému peu avant son décès dans une lettre ouverte que ce diagnostic soit posé de façon trop légère », observe Le Parisien.