Syndromes parkinsoniens

Harold Mouras

Par le Pr Harold Mouras (Laboratoire de Neurosciences Fonctionnelles et Pathologies (LNFP) EA 4559, CHU – Amiens) [Déclaration de liens d’intérêts]

– Date de publication: 21 janvier 2025

Avantages d’un cours de psychothérapie de 12 semaines pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson

Article commenté : Benefits of a 12-week psychotherapy course for people with Parkinson’s disease: a service improvement project – A-A Roussakis, R Hawkins, C Mackley, P Piccini – J Neurol. 2025 ; 272(2):149.

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Dans la maladie de Parkinson, l’apparition de troubles chroniques chez les patients peut entrainer des difficultés de gestion de leurs impacts désagréables, des difficultés de communication avec l’entourage entrainant potentiellement l’apparition d’un sentiment d’isolement et de détresse.
Comme le rappellent les auteurs de cette étude, les médicaments destinés à traiter les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson ciblent des voies également impliquées dans des symptômes de la sphère affective comme la dépression et l’anxiété.
Certaines études ont montré la pertinence de la thérapie dans la maladie de Parkinson, pourtant celle-ci est moins souvent considérée comme pouvant faire partie des soins standards dans la maladie de Parkinson, permettant par exemple d’aborder des questions importantes dans la maladie comme les comportements impulsifs, et compulsifs.
Dès lors, le but de ce projet était d’offrir à des patients un soutien émotionnel à des patients atteints de la maladie de Parkinson et ouverts à la thérapie.
L’objectif était de démontrer les avantages d’une thérapie de courte durée, adaptée aux patients atteints de la maladie de Parkinson, de sensibiliser les médecins et les patients atteints de la maladie de Parkinson dans le nord-ouest de Londres et, accessoirement, de susciter un intérêt pour la recherche dans la communauté élargie des personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Sur le plan méthodologique, ce projet visait à offrir un soutien psychologique aux patients atteints de la maladie de Parkinson (MP) avec des symptômes légers à modérés d’anxiété et de dépression. Après une évaluation clinique, les patients éligibles étaient assignés à un psychothérapeute pour un traitement de 12 semaines, en individuel ou en couple.
Le suivi des progrès se faisait via des questionnaires.

Les résultats ont été analysés statistiquement pour évaluer l’impact du soutien psychologique sur leur bien-être mental.

Les résultats furent intéressants. Le processus de recrutement et de participation s’est déroulé sans problèmes majeurs.

Quarante-sept participants (40 patients atteints de Parkinson et 7 partenaires) ont été inscrits, avec un taux de présence moyen de 75,75% (environ 10 séances).
Des données CORE-OM ont été obtenues de 38 participants (80,85%), et 9 participants ont interrompu ou jamais retourné leurs formulaires.

Les résultats des scores CORE-OM ont montré une amélioration significative chez les patients en termes de bien-être, de symptômes et de fonctionnement à la fin du programme de 12 semaines.
Les scores de « risque » sont restés faibles et n’ont pas montré de changements statistiquement significatifs.

Les données suggèrent que la psychothérapie a eu un impact positif sur la qualité de vie des patients, en particulier pour leurs symptômes psychologiques modérés.
En conclusion pour les auteurs, cette étude montre que les patients atteints de la maladie de Parkinson avec des symptômes psychologiques modérés bénéficient d’une psychothérapie courte, ce qui améliore leur bien-être et leurs symptômes.

Bien que les médicaments soient essentiels, la psychothérapie apporte une approche complémentaire sans risques supplémentaires.
Cependant, des obstacles sociaux et la stigmatisation de la psychothérapie peuvent limiter l’engagement des patients. Cette intervention gratuite a montré des bénéfices dans le cadre des soins traditionnels de la maladie de Parkinson.