Accueil Spécialités Cardiologie – PAR DAMIEN COULOMB – PUBLIÉ LE 09/09/2019
Crédit photo : Phanie
Depuis 1970, la prévalence de l’hypertension artérielle a augmenté de plus de 75 % chez les femmes enceintes américaines, selon un travail publié dans la revue « Hypertension » par les chercheurs de l’école médicale Rutgers (New Jersey).
Les auteurs ont procédé à une étude transversale à partir des données de plus de 151 millions de femmes américaines ayant été enceintes entre 1970 et 2010. Ces données proviennent de l’enquête annuelle faite par les centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies sur les données d’hospitalisation : le National Hospital Discharge Survey. Elles comportent l’âge maternel, l’ethnie et les résultats des examens médicaux réalisés durant la grossesse.
Les Afro-Américaines plus exposées
La prévalence de l’hypertension chronique est de 0,63 % sur l’ensemble de la période examinée, et est 2 fois plus fréquente chez les Afro-Américaines (1,24 %), par comparaison aux femmes blanches (0,53 %). Cette observation s’accompagne d’une différence en termes de prévalence de prééclampsie, de diabète prégestationnel, de diabète gestationnel et de mortalité périnatale, à chaque fois en défaveur des mères afro-américaines.
La prévalence de l’hypertension artérielle est passée de 0,11 % en 1970 à 1,52 % en 2010 soit une augmentation moyenne de 6 % par an de la prévalence. Cette hausse annuelle a été plus sensible chez les femmes blanches (+7 %) que chez les femmes noires (+4 %).
Pour expliquer cette spectaculaire évolution, les auteurs invoquent principalement l’augmentation de l’âge gestationnel (4 à 5 ans de plus en moyenne entre 1970 et maintenant) mais aussi, dans une moindre mesure, à une exposition croissante à certains facteurs de risque comme l’obésité ou le tabagisme.
« Puisque l’âge de la grossesse va vraisemblablement continuer à augmenter, la question qui se pose maintenant est de savoir comment nous pouvons enrayer l’augmentation de la prévalence de l’hypertension ? note le Dr Cande Ananthe, premier auteur et chef du département d’épidémiologie et de biostatistique au sein du département d’obstétrique, de gynécologie et de science de la reproduction de l’école médicale Rutgers.
Les femmes enceintes ont besoin d’un meilleur contrôle de leur pression sanguine avant et pendant la grossesse. L’aide à l’arrêt du tabac, le contrôle du poids, les interventions sur le comportement et le traitement antihypertenseur peuvent être efficaces », estime-t-il.
Source : lequotidiendumedecin.fr