SANTÉ PUBLIQUE   Par C. L B le 19-02-2018

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La Haute Autorité de santé (HAS) a émis lundi de nouvelles recommandations sur le dépistage de l’autisme, trouble qui touche un Français sur 100, afin de permettre un diagnostic plus précoce chez les enfants, ce qui s’avère crucial pour leur avenir.

La HAS a fléché dans un rapport le « parcours de l’enfant et de sa famille », « de l’identification des signes d’alerte jusqu’à la consultation dédiée ».

Dans ce parcours, détaillé dans un rapport diffusé par la HAS, l' »inquiétude des parents », ou des professionnels qui s’occupent d’un enfant en crèche ou en maternelle, doit déboucher sur une consultation médicale « dans les trois semaines ».

Si le médecin a une « suspicion » de troubles du spectre de l’autisme (TSA), il doit prescrire une « évaluation par une équipe spécialisée », coordonnée par un médecin, et comprenant des spécialistes notamment en pédopsychiatrie, en action médico-sociale et en pédagogie.

Ces TSA touchent 1% de la population, soit 100.000 jeunes de moins de 20 ans et près de 600.000 adultes, selon des estimations des pouvoirs publics.

Le risque, si on ignore qu’un enfant est autiste est…

l’aggravation des troubles, et d’autres problèmes qui peuvent les accompagner (troubles du sommeil et de l’alimentation, fatigabilité, déficit intellectuel, handicap dans le langage, troubles de la motricité, anxiété/dépression, maladies, isolement social).

Lire aussi: Autisme : Les médecins refusent que les députés dictent leurs prescriptions

« Plus le diagnostic est posé tôt, plus les interventions pourront être mises en place précocement et aideront l’enfant dans son développement », a expliqué la HAS dans un communiqué.

« Malheureusement le diagnostic est encore trop tardif en France et les parents inquiets ne savent pas vers qui se tourner », a-t-elle déploré.

Les parents doivent donc être écoutés des « professionnels de première ligne », en contact avec la petite enfance : puéricultrices, éducateurs, enseignants, psychologues, etc.

La HAS donne les « outils disponibles » (questionnaires, protocoles médicaux…) pour que le médecin traitant, de la Protection maternelle et infantile (PMI), de crèche ou de l’Éducation nationale, repère le plus tôt possible le problème.

Alors que « l’autisme est un trouble qui peut se manifester entre un et deux ans », le diagnostic tombe souvent à un âge bien plus avancé, « en moyenne entre trois et cinq ans ».

Or les connaissances ont progressé depuis les précédentes recommandations de la HAS, qui dataient de 2005.

Dès l’âge d’un an et demi, voire avant, certaines difficultés doivent éveiller l’attention. Par exemple…

un enfant qui ne réagit pas à son prénom, ne montre pas du doigt, ne partage pas de sourire, reste anormalement silencieux, etc.

« Absence de babillage, de pointage à distance ou d’autres gestes sociaux pour communiquer à 12 mois et au-delà (faire coucou, au revoir, etc.), absence de mots à 18 mois et au-delà, absence d’association de mots à 24 mois et au-delà » doivent amener à voir rapidement un pédiatre ou un généraliste.

« Aucun de ces signes pris de façon isolée n’a de valeur prédictive, mais l’association d’au moins deux signes nécessite un examen clinique approfondi du développement de l’enfant », souligne la Haute Autorité.

Jouent un rôle crucial dans ce dépistage « les personnels des crèches et des écoles » qui doivent « porter une attention particulière et continue au développement de la communication sociale de chaque enfant », et « le médecin traitant, l’acteur clé pour établir un premier bilan ».

Surtout, a affirmé la HAS, « l’inquiétude que peuvent manifester les parents concernant le développement de leur enfant ne doit jamais être minimisée ».

La Haute Autorité de santé a par ailleurs publié le même jour des recommandations sur l’accompagnement des autistes adultes. « Tout mettre en œuvre pour l’autonomie, l’inclusion sociale et la qualité de vie », conseille-t-elle.

[Avec AFP]

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Vers un premier médicament dans l’autisme

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Revue de presse Mediscoop du 21-02-2018   –  Autisme : de nouvelles recommandations préconisent un repérage dès 18 mois

Autisme : de nouvelles recommandations préconisent un repérage dès 18 mois  Par Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

La Haute Autorité de Santé publie ses nouvelles recommandations pour améliorer le diagnostic précoce de l’autisme. Elle propose de nombreux outils pour un repérage par des professionnels de première ligne puis les modalités de diagnostic et de suivi des enfants et des adolescents concernés par les professionnels de seconde ligne.

La Haute Autorité de Santé propose de nouvelles recommandations pour améliorer le dépistage précoce, le diagnostic et le suivi des sujets autistes selon la définition du DMS-5. Les dernières dataient de 2005 et recommandaient un dépistage à partir de l’âge de 24 mois. Cette fois, la HAS fournit des outils pour un diagnostic dès l’âge de 18 mois alors qu’actuellement, il est généralement posé entre les âges de 3 et 5 ans.
Les professionnels les plus en contact avec les enfants comme les auxiliaires de puériculture, les enseignants, les pédiatres sont les mieux placés pour repérer les signes d’alerte, en particulier l’inquiétude des parents sur le développement de leur enfant ou des signes de régression.

Les autres signes typiques sont l’absence de mots à 18 mois, une absence de réactivité au prénom, un évitement à certaines sensations ou encore une absence de sourire. En cas de signes évocateurs, une consultation de repérage doit avoir lieu avec un médecin généraliste, un pédiatre ou un médecin de PMI. Le médecin peut s’appuyer sur des outils comme le M-Chat, ou le M-Chat-Follow up disponibles en français.
Enfin, si le risque est confirmé et après les avis d’un ORL, d’un ophtalmologue, d’un orthophoniste et d’un psychomotricien pour écarter des difficultés sensorielles, une consultation spécialisée dans les troubles du neurodéveloppement, auprès d’un pédopsychiatre et/ou d’un pédiatre, est nécessaire pour poser le diagnostic.
Source :
Trouble du spectre de l’autisme – Signes d’alerte, repérage, diagnostic et évaluation chez l’enfant et l’adolescent
HAS, février 2018
[Retrouvez les recommandations en ligne]

Date de publication : 21 Février 2018

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Autisme : des recommandations pour le détecter plus tôt

AutismeLe Quotidien du PharmacienCharlotte Demarti | 19.02.2018 PhanieZoom

La Haute Autorité de santé (HAS) a émis de nouvelles recommandations sur l’autisme afin de permettre un diagnostic plus précoce chez les enfants.

Un enfant de 18 mois qui ne réagit pas à son prénom, ne montre pas du doigt, ne partage pas de sourire, reste anormalement silencieux… Ces premiers signes d’alerte de trouble autistique peuvent être observés par les parents ou les professionnels de la petite enfance (crèche, etc.), dès l’âge d’un an ou un an et demi.

Malheureusement, leurs inquiétudes ne sont pas toujours prises en compte : « votre enfant est juste colérique »« on va attendre et ne pas lui coller d’étiquette tout de suite »« soyez moins fusionnels et ça ira », sont des discours tenus à beaucoup de parents concernés. Au final, le diagnostic de l’autisme est posé trop tardivement, entre 3 et 5 ans, alors qu’il est possible de le détecter dès 18 mois. Or le dépistage rapide a toute son importance, car il permet de mettre en place des interventions plus précocement afin d’aider l’enfant dans son développement.

Consciente de cette situation, la HAS vient de publier de nouvelles recommandations et fiches (1,2) qui flèchent le parcours de l’enfant et de sa famille, de l’identification des signes d’alerte jusqu’à la consultation dédiée. Dans ces documents, la HAS insiste sur l’importance de « prendre en compte les signes d’alerte – absence de babillage, de pointage à distance ou d’autres gestes sociaux pour communiquer à 12 mois et au-delà (faire coucou, au revoir, etc.), absence de mots à 18 mois et au-delà, absence d’association de mots à 24 mois et au-delà – qui doivent amener à voir un pédiatre ou un généraliste dans les 3 semaines ». Pour l’autorité de santé, « il ne faut jamais minimiser l’inquiétude des parents ».

La consultation médicale sera dédiée à la recherche de signes de l’autisme (en s’appuyant notamment sur différents questionnaires listés par la HAS). En cas de suspicion, le médecin orientera l’enfant vers une consultation spécialisée. Malheureusement, les délais d’attente sont encore longs (de 6 mois à un an), et le médecin proposera dans ce laps de temps des examens ORL, ophtalmologiques et, si nécessaire, des premières interventions de rééducation (orthophonie, kinésithérapie, psychomotricité).

Par ailleurs, la HAS a également publié des recommandations pour les autistes adultes, dont l’offre d’accompagnement est insuffisante. Aujourd’hui, « plus de 1 000 adultes autistes vivent encore dans des établissements pour adolescents faute de place », indique la HAS, qui conseille de « privilégier l’inclusion de ces adultes en milieu ordinaire ». Ce qui passe par le développement de services d’aide à la personne, d’accompagnement à domicile, et d’accompagnement en milieu professionnel.

Source : Lequotidiendupharmacien.fr

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Autisme : de nouvelles recommandations de la HAS

http://www.jim.fr/e-docs/00/02/99/1E/carac_photo_1.jpg Publié le 19/02/2018

Paris, le lundi 19 février 2018 – Régulièrement, les manquements concernant en France la prise en charge des personnes présentant un trouble du spectre autistique (TSA) sont épinglés. Dernier exemple en date : la Cour des Comptes a fin janvier regretté des efforts insuffisants pour améliorer la situation des patients. Cependant, comme les magistrats le reconnaissaient eux-mêmes, une véritable volonté de changement est constatée depuis plusieurs années au sein des institutions publiques. Des plans spécifiquement dédiés à l’autisme se sont ainsi succédés (et le quatrième est en cours d’élaboration) et de nouvelles recommandations, tentant notamment (sans parfaitement y parvenir) de répondre aux situations conflictuelles entraînées par la prise en charge de ces troubles, ont été publiées.

Laissé de côté

La Haute autorité de santé (HAS) a ainsi établi plusieurs recommandations concernant les pratiques professionnelles, dont les deux derniers éléments sont aujourd’hui rendus publics. Cette présentation s’accompagne d’une tribune rédigée par la présidente de la HAS, le professeur Dominique Le Guludec, ce qui signe l’importance accordée au sujet. Les premiers travaux, essentiels, concernent le sort des autistes adultes, dont les difficultés majeures ont été rappelées fréquemment et encore une fois par la Cour des Comptes. « L’accompagnement des personnes adultes a trop longtemps été laissé de côté alors que le respect de leurs droits impose de penser les moyens de leur inclusion dans la société » reconnaît Dominique le Guludec.

L’hôpital n’est pas un lieu de vie

L’abandon dont pâtissent les autistes adultes concerne jusqu’à l’épidémiologie : « Si le chiffre de 600 000 adultes autistes est parfois avancé pour estimer la prévalence en France, aucune donnée épidémiologie n’existe à ce jour » admet ainsi la HAS. Il est cependant certain que les 7 000 places en établissement médico-social sont notoirement insuffisantes, d’autant plus que pour l’heure l’inclusion en milieu ordinaire est quasiment inexistante. Le développement de méthodes favorisant la vie en milieu en ordinaire est au centre des recommandations de la HAS. Cette dernière donne différents exemples : « services d’aide à la personne ou d’accompagnement à domicile, accompagnement en milieu professionnel ». Elle préconise encore le soutien à des cadres de vie différents : « habitats groupés avec accompagnements et services multiples, unités de vie de 5/6 personnes. Enfin, il faut rappeler que l’hôpital n’est pas un lieu de vie, mais un lieu de passage où la personne reçoit des soins pour des pathologies somatiques ou des troubles psychiatriques associés », insiste la HAS.

Une vie aussi normale que possible et en tout cas meilleure

Pour réussir l’inclusion en milieu ordinaire, un accompagnement individualisé, tenant compte des évolutions au cours de la vie, s’appuyant sur les « acquis » et compétences des personnes, est essentiel. Les professionnels impliqués (éducatifs, de santé, sociaux) ont un rôle complexe, qui nécessitent probablement « un travail de collaboration en réseau au niveau local ». L’objectif est de mettre en place un « projet d’interventions » recensant différentes actions. En s’appuyant sur les retours de terrain dont elle a pu prendre connaissance grâce à la consultation publique, la HAS liste : « ateliers d’apprentissage, mises en situation réelles,  (…) activités à réaliser en autonomie ». Les objectifs de ces différentes actions sont multiples : « favoriser la communication orale, écrite ou par d’autres supports de communication, aider aux interactions sociales pour favoriser l’autonomie et la socialisation (…) aider la personne à appréhender ses particularités sensorielles ». Néanmoins, l’inclusion et l’autonomie ne peuvent être accessibles à tous, comme le reconnaît la HAS dont la directrice relève néanmoins : « Sans tomber dans l’angélisme ni empêcher le débat d’idées, nous devons unir nos efforts au profit d’une amélioration effective de la qualité de vie des personnes autistes ».

Une prise en charge des troubles somatiques à améliorer

L’autre volet de ces recommandations concerne le respect des droits des personnes autistes et la nécessité de les associer à l’ensemble des décisions les concernant, dès que cela est possible. Dans cette optique, la HAS insiste également sur une meilleure détection des troubles somatiques, fréquemment à l’origine de la détérioration de l’état psychique et cognitif des personnes autistes mais souvent diagnostiqués tardivement. Pour répondre à cet écueil, la HAS préconise : un « bilan de santé doit être effectué une fois par an au moins et lors d’un changement de comportement soudain ».

Fruits d’un long travail et s’appuyant notamment sur une large concertation, ces recommandations satisfont aujourd’hui l’association Autisme France, qui insiste sur le fait qu’elles « induisent des changements majeurs à opérer dans le champ social et médico-social : (…) ainsi mener des évaluations fonctionnelles suppose d’avoir des psychologues du développement formés en nombre suffisants. La formation des éducateurs spécialisés est à revoir pour que ces professionnels puissent mettre en œuvre des interventions en lien avec les besoins des adultes autistes ».

Repérage précoce : peut encore mieux faire

Les secondes recommandations de la HAS concernent le repérage précoce de l’autisme. En la matière des progrès ont été réalisés : en 2005, le diagnostic n’était quasiment jamais posé avant l’âge de 24 mois ; désormais des diagnostics sont fréquemment établis dès 18 mois. Cependant, les enfants autistes restent majoritairement diagnostiqués « trop tardivement, en moyenne entre 3 et 5 ans » remarque la HAS. Or, si le diagnostic de l’autisme est complexe, notamment parce qu’il peut être « confondu avec différents troubles pouvant altérer la communication sociale et les interactions d’une façon similaire » et parce que ces troubles revêtent des formes très différentes, un certain nombre d’enfants pourrait néanmoins être repéré plus précocement.

A l’écoute des familles

Pour ce faire, une alliance de l’ensemble des acteurs doit être mise en œuvre, unissant les professionnels de santé (lors des fréquents bilans de la petite enfance, le « médecin doit systématiquement s’intéresser à la communication mais aussi à la motricité de l’enfant », rappelle la HAS), les personnels éducatifs et les parents. Concernant ces derniers, alors que trop de témoignages continuent à évoquer des paroles culpabilisatrices entendues par les familles, la HAS insiste : « L’inquiétude que peuvent manifester les parents concernant le développement de leur enfant ne doit jamais être minimisée, mais systématiquement écouté et prise en compte ».

Des signes qui doivent alerter

La HAS évoque également les signes qui doivent nécessairement alerter : « absence de babillage, de pointage à distance avec le doigt ou gestes sociaux (coucou, au revoir) avant 12 mois, de mots à 18 mois et au-delà, d’association de mots à 24 mois et au-delà» énumère-t-elle. « Aucun de ces signes pris de façon isolée n’a de valeur prédictive, mais l’association d’au moins deux signes nécessite un examen clinique approfondi du développement de l’enfant », complète l’institution. La confirmation d’une suspicion d’autisme doit orienter vers une consultation spécialisée. Ces services connaissant encore des délais d’attente assez longs (six mois, voire un an), le praticien peut proposer « des examens ORL et ophtalmologique, des bilans orthophoniques et du développement moteur pour une première évaluation des besoins de l’enfant et si nécessaire de première interventions ». La HAS signale encore l’importance de réaliser des fréquentes réévaluations dans le temps.

Polémiques dans l’ombre

A la différence de précédentes recommandations, ces dernières gardent leurs distances avec les conflits qui depuis toujours accompagnent la prise en charge de l’autisme. L’insistance sur la bienveillance à observer vis-à-vis des parents inquiets ainsi que la nécessité d’éviter les hospitalisations de longue durée pour les adultes seront cependant remarquées, tandis que dans sa tribune, Dominique Le Guludec estime que l’amélioration de la qualité de vie des personnes autistes « nécessite de dépasser les querelles pour concentrer les énergies à renforcer l’accès à un diagnostic précoce et à déployer rapidement des interventions personnalisées, adaptées et réévaluées tout au long de la vie ». De son côté, France Autisme, concernant plus particulièrement les adultes rappelle et souligne en gras dans son communiqué : « La contention et l’isolement n’ont aucune justification ni dans le sanitaire, ni dans le médico-social ». Ces recommandations seront en tout état de cause des éléments centraux du futur et très attendu quatrième plan autisme.

Recommandations de la HAS concernant les autistes adultes : https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2828597/fr/autisme-de-l-adulte-tout-mettre-en-oeuvre-pour-l-autonomie-l-inclusion-sociale-et-la-qualite-de-vie

Recommandations de la HAS concernant le repérage précoce : https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2829131/fr/autisme-de-l-enfant-accelerer-les-etapes-jusqu-au-diagnostic-agir-sans-attendre

Aurélie Haroche   =   Copyright © http://www.jim.f

Prise en charge de l’autisme : doit encore mieux faire

Quatrième plan autisme : c’est parti !

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Autisme : la Pr Le Guludec, présidente de la HAS, appelle à dépasser les querelles et poursuivre les efforts

Le Quotidien du MédecinColine Garré | 19.02.2018

« Poursuivons nos efforts », exhorte la nouvelle présidente de la Haute autorité de santé (HAS), la Pr Dominique Le Guludec, dans une tribune publiée en marge de la parution de deux nouvelles séries de recommandations de bonnes pratiques sur l’autisme, l’une portant sur le repérage et dépistage des troubles du spectre autistique (TSA) chez l’enfant, l’autre sur l’accompagnement des adultes.

Ces recommandations signent la fin d’un cycle complet, en complétant celles sur le diagnostic et l’évaluation des troubles chez les adultes, de 2011, et celles de 2012 sur les interventions chez les enfants.

Alors que le 4plan autisme attendu en mars suscite déjà des polémiques, la Pr Le Guludec rappelle que « le chemin à parcourir est encore est long ». « Sans tomber dans l’angélisme ni empêcher le débat d’idées, nous devons unir nos efforts au profit d’une amélioration effective de la qualité de vie des personnes autistes…). Dépasser les querelles pour concentrer les énergies à renforcer l’accès à un diagnostic précoce et à déployer rapidement des interventions personnalisées, adaptées et réévaluées tout au long de la vie », écrit-elle.

La présidente de la HAS appelle en outre à changer de paradigme : « ne plus s’arrêter aux déficits et difficultés des personnes autistes mais miser sur leurs capacités et compétences pour parvenir à leur autonomie et leur inclusion dans la société ». 

Dans cette mobilisation collective, impliquant chercheurs, professionnels du soin et du médico-social, éducation nationale et organismes de formation professionnelle, agences régionales de santé, la HAS se fixe comme mission de faire connaître les recommandations aux professionnels, et d’inciter à leur mise en œuvre grâce à l’évaluation des établissements. « L’élargissement prochain de nos missions dans le domaine social et médico-social voulu par le législateur, renforce notre devoir », conclut la Pr Le Guludec, évoquant la prochaine absorption (en avril) de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM), co-auteur de recommandations sur les adultes, par l’HAS.

Source : Lequotidiendumedecin.fr

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Echographie et autisme : un nouveau son de cloche

https://www.jim.fr/e-docs/00/02/99/01/carac_photo_1.jpg Publié le 16/02/2018

Depuis plus de 10 ans, les spéculations vont bon train sur une possible corrélation entre la pratique des échographies prénatales et les troubles de la sphère autistique. Les données sont toutefois pauvres, peu d’études ayant été consacrées à ce sujet, et un faible nombre d’entre elles prenant en compte la fréquence actuelle des échographies et les caractéristiques techniques du matériel moderne.

Une récente publication apporte des éléments nouveaux. Il s’agit d’une étude réalisée aux États-Unis et incluant 420 participants âgés en moyenne de 6,6 ans, 328 garçons (78,1 %) et 92 filles (21,9 %). Parmi eux, 107 présentent des troubles de la sphère autistique, 104 un retard de développement et 209 ont un développement normal, ces derniers étant considérés comme les sujets témoins. Pour évaluer l’exposition prénatale aux ultrasons, les données ont été recueillies rétrospectivement et réunissent la fréquence des échographies, leur date dans la grossesse, leur durée et leurs caractéristiques techniques (profondeur, index mécanique, index thermique, etc.).

Ni la fréquence, ni la durée mais la profondeur…

Ces données détaillées montrent que le nombre d’échographies réalisées en moyenne pendant la grossesse est sensiblement le même chez tous les enfants. Les enfants atteints d’autisme semblent même avoir été exposés à moins d’échographies pendant le premier trimestre. La durée totale des échographies n’est pas non plus significativement différente selon les groupes.

En revanche, il apparaît que les enfants atteints d’autisme ont été exposés à des profondeurs de pénétration des ultrasons supérieures au cours du premier trimestre (12,5 cm vs 11,6 cm) et du deuxième trimestre (12,9 cm vs 12,5 cm) par rapport aux enfants dont le développement est typique et au cours du premier trimestre par rapport à ceux qui présentent un retard de développement (12,5 cm vs 11,6 cm).

Les troubles de la sphère autistique, dont la prévalence a rapidement augmenté au cours des dernières années, font actuellement l’objet de nombreux travaux. Des facteurs génétiques et environnementaux semblent impliqués et associés de manière complexe dans leur survenue. L’échographie prénatale a été suspectée d’être l’un de ces facteurs, au point que le Congrès Américain de Gynécologie et Obstétrique estimait récemment que l’on ne pouvait certifier de la parfaite innocuité des échographies prénatales.

Cette étude pourrait lui donner raison. Notons toutefois qu’elle comporte quelques limitations, parmi lesquelles son design : étude rétrospective cas-témoins qui ne permet pas d’affirmer un lien de cause à effet. D’autre part, les nouveau-nés prématurés ont été exclus de l’étude, ce qui est une autre limitation quand on sait que la prématurité pourrait être un facteur de risque de trouble autistique.

Ce travail a toutefois le grand mérite de remettre sur le devant de la scène la question de l’innocuité des échographies prénatales, quand pourrait apparaître une tendance vers la demande d’échographies « de confort ». Il est étonnant de noter que dans cette étude les enfants avaient été soumis en prénatal en moyenne à 5 échographies, nombre largement supérieur à celui préconisé par les recommandations.

Dr Roseline Péluchon

RÉFÉRENCES

Rosman NP et coll. : Association of Prenatal Ultrasonography and Autism Spectrum Disorder. JAMA Pediatr., 2018 ; Publication avancée en ligne le 12 Février. doi: 10.1001/jamapediatrics.2017.5634.

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De nouvelles recommandations de la HAS dans l’autisme – Répondre aux besoins spécifiques et mieux accompagner l’adulte

La Haute Autorité de santé (HAS) et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) publient ce 19 février les premières recommandations de bonnes pratiques concernant la prise en charge globale des adultes avec trouble du spectre de l’autisme (TSA), dans le cadre du 3 plan autisme 2013-2017.

L’objectif : améliorer la qualité de vie des adultes et leur autonomie
Crédit Photo : AFPZoom

Malgré les trois plans autisme, les adultes restent dans l’angle-mort des politiques de l’autisme. Aucune donnée épidémiologique ne permet d’avoir une idée précise de la prévalence, même si l’on avance le chiffre de 600 000 autistes adultes.

L’Inspection générale des affaires sociales en 2017 et la Cour des comptes en 2018 ont déploré la faiblesse des connaissances sur les adultes, l’insuffisance de l’accès au diagnostic des TSA,