Revue de presse Mediscoop du 28-11-2023
Par Mme Céline Lefebvre (Paris) [Déclaration de liens d’intérêts]
– Date de publication : 28 novembre 2023
15% des couples, soit 60.000 nouveaux cas par an en France, font face à un problème de fertilité.
20% sont strictement d’origine masculine et 40% sont mixtes, impliquant un facteur masculin.
Dans un contexte marqué par une diminution de la qualité du sperme, soit une baisse de 0,70 million/mL par an depuis le début des années 80, la fertilité masculine était le thème du rapport 2023 de l’Association française d’urologie (AFU), publié lors de son congrès annuel (22-25 novembre 2023).
L’infécondité se définit par l’incapacité d’un couple sexuellement actif, sans contraception, d’atteindre une grossesse en un an, ou avant ce délai en présence de facteurs d’hypofertilité connus chez l’un des deux membres du couple.
La démarche recommandée par l’AFU chez le patient de sexe masculin comprend une anamnèse exhaustive englobant les antécédents familiaux, ceux du patient ayant un impact sur sa fertilité, les habitudes de vie (toxiques), les traitements, les symptômes et les dysfonctions sexuelles ; un examen physique comprenant l’évaluation de l’IMC, des signes d’hypogonadisme, des caractères sexuels secondaires, ainsi qu’un examen scrotal portant sur le volume et la consistance des testicules, les canaux déférents, la présence de nodules épididymaires ou testiculaires, et l’éventuelle existence d’une varicocèle.
La réalisation de deux spermogrammes est préconisée en cas de détection d’anomalie lors du premier examen, suivie d’une échographie scrotale systématique voire une échographie endorectale.
Un bilan hormonal comprenant les dosages de la testostérone et de la FSH, avec un complément de dosage de la LH en cas de diminution de la testostérone, est réalisé pour différencier un hypogonadisme central ou périphérique.
Un caryotype est recommandé lorsque la concentration de spermatozoïdes est inférieure ou égale à 10 millions/mL, suivi de l’évaluation des microdélétions du chromosome Y en cas de concentration inférieure ou égale à 1 million/mL.
De plus, une évaluation du gène CFTR est préconisée en cas de suspicion d’agénésie bilatérale ou unilatérale des canaux déférents et des vésicules séminales.
Des tests, directs et indirects, évaluant les effets du stress oxydant sur l’ADN du spermatozoïde sont parfois indiqués.
Référence : Rapport AFU 2023. La fertilité masculine. E. Huyghe, C. Methorst, A. Faix Progrès en Urologie. Volume 33 – Novembre 2023 – Numéro 13 p. 587–732