Actualité publiée le 11-06-2017
NPJ Systems Biology and Applications
L’arthrose caractérisée par la destruction des tissus des articulations affecte plus de la moitié des personnes de plus de 65 ans ; C’est la principale cause de douleur articulaire et de handicap dans la tranche d’âge. En identifiant des voies biologiques spécifiques aux premiers stades de l’arthrose, ces chercheurs de l’Université de Liverpool ouvrent la voie à un nouveau diagnostic précoce et à l’identification de différents sous-groupes de patients qui pourraient bénéficier d’interventions thérapeutiques. Des résultats présentés dans la revue NPJ Systems Biology and Applications qui font avancer la compréhension de la maladie et marquent une étape vers de futurs traitements personnalisés.
L’arthrose est une maladie multifactorielle et complexe avec un diagnostic par imagerie habituellement aux stades tardifs de la dégénérescence articulaire. Pourtant cette dégénérescence se produit sur une durée qualifiée de « considérable » au cours de laquelle il serait possible d’intervenir. Le manque de thérapeutiques modifiant le cours de maladie et la mauvaise caractérisation des états pré-ostéo-arthrosiques rendent aujourd’hui difficiles ces interventions précoces. Les bases de données caractérisent la maladie en fonction de variables du type âge, sexe et description générale de la santé du cartilage. En revanche il n’existe pas de données sur les comorbidités (par exemple, l’obésité) et les échantillons disponibles dans les banques ne se sont pas regroupés selon la santé du cartilage… Il existe donc un énorme besoin de caractériser les stades et les types d’arthrose.
Ces chercheurs de l’Institut du vieillissement et des maladies chroniques de l’Université ont examiné les messages moléculaires produits par les cellules de cartilage chez les humains et chez les rats. À l’aide de données disponibles à partir de précédentes études, l’équipe a cherché à définir les messages les plus fréquemment rencontrés dans des conditions normales ou pathogènes. Les chercheurs parviennent à identifier des « blocs » ou ensemble de messages ayant des fonctions similaires fortement associées au cartilage malade, ces mêmes blocs étant rencontrés à la fois des rats et chez les humains. Enfin, ils identifient une signature de messages associés à la maladie permettant de distinguer les cartilages arthritiques et sains, chez les humains.
Différents sous-groupes de patients, dont ceux à stade précoce d’arthrose pourraient être identifiés, à l’aide de cette signature et pourraient bénéficier d’interventions thérapeutiques. Précisément, parmi les principaux caractères des différents phénotypes de la maladie,
-les profils d’expression des gènes du cartilage, en particulier la surexpression de certains gènes déjà associés à l’arthrose),
-les niveaux d’inflammation,
-le statut de différenciation des chondrocytes résidents (cellules qui participent à la synthèse et au maintien du tissu cartilagineux- voir vignette).
Bref, l’étude apporte une meilleure compréhension des mécanismes de régulation des différents gènes sous-jacents dans l’arthrose, une signature stable de la maladie par la définition de signatures géniques valables à travers les espèces et ouvre ainsi la possibilité de diagnostics précoces et d’une meilleure prise en charge de la maladie, en particulier par le biais d’essais de nouveaux traitements, sur des animaux modèles de la maladie.
Source: Systems Biology and Applications 17 May 2017 doi:10.1038/s41540-017-0014-3 Cross-species gene modules emerge from a systems biology approach to osteoarthritis (Vignette@Yale)
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