Accueil Course au large Arkéa Ultim Challenge – Brest
C’était une épine dans le bras d’un mastodonte de 32 mètres par 23 de large.
La découverte de fissures dans le bras de liaison avant du trimaran SVR – Lazartigue, à l’arrivée de la Transat Jacques Vabre, avait déclenché une course contre la montre pour pouvoir être au départ de l’Arkéa Ultim Challenge.
Après un mois de travail intense, ce pari serait en passe d’être réussi.
C’est ce qu’annonce aujourd’hui le team, désormais confiant quant à la présence de Tom Laperche, le 7 janvier 2024 à Brest.
Depuis le 22 novembre, date du retour du trimaran des Antilles, les équipes du team SVR-Lazartigue se relaient pour renforcer le bras de liaison de l’Ultim. | GUILLAUME GATEFAIT
Voiles et Voiliers. Publié le 22/12/2023 à 13h06
Le sport de haut niveau implique de perpétuelles adaptations et une réactivité de tous les instants.
L’équipe du Trimaran SVR-Lazartigue a vécu la pleine expression de ces impératifs ces dernières semaines.
Depuis le 22 novembre, date du retour du bateau à Concarneau après sa deuxième place à la Transat Jacques Vabre, et la révélation par des tests ultra-sons d’une avarie structurelle au niveau du bras avant tribord, les journées de travail se sont allongées.
De nombreuses questions se sont posées avec des solutions à trouver avant d’entamer un véritable contre-la-montre pour espérer être sur la ligne de départ le 7 janvier prochain, pour l’Arkéa Ultim Challenge – Brest.
Si Cécile Andrieu, la team manager, nous confiait il y a quelques jours que l’équipe travaillait sept jours sur sept, pour réparer la faiblesse découverte en Martinique.
À un peu plus de deux semaines de l’échéance, le pari est en passe d’être gagné.
« J’ai hyper confiance dans l’équipe qui entoure le Trimaran SVR Lazartigue, rassure le skipper.
Il y a eu une bonne synergie entre les architectes, les constructeurs, les calculateurs et le bureau d’études de MerConcept, d’abord pour localiser le problème, puis ensuite pour trouver une solution.
Maintenant c’est un travail d’orfèvres. Je suis ce qui se passe et nous sommes en bonne voie.
Il n’y a pas beaucoup de place pour les imprévus mais il ne faut pas non plus confondre vitesse et précipitation. »
Organisées en deux quarts de huit heures, les équipes se sont relayées sept jours sur sept, 16 heures par jour. | GUILLAUME GATEFAIT
Conclue à la deuxième place, la Transat Jacques Vabre, en duo avec François Gabart, a constitué une bonne répétition de ce tour du monde.
« Pendant la course, il y a des moments où je me projetais, où je me posais des questions, où je notais des choses, confie Tom Laperche.
Ce tour du monde, j’en ai envie au fond de moi et ça va arriver très vite. »
J’imagine ce Tour du monde comme un grand voyage
Le 7 janvier, six bateaux de la catégorie Ultim se retrouveront pour la première fois de l’histoire pour un tour du monde en solitaire sans escale.
Une aventure hors norme que seuls quatre marins ont pour le moment réussie : Francis Joyon (2004 et 2008), Ellen MacArthur (2005), Thomas Coville (2016) et enfin François Gabart, détenteur du record depuis 2017, en 42 jours 16 heures 40 minutes 35 secondes.
« J’imagine ce Tour du monde comme un grand voyage sur un grand bateau, explique Tom Laperche qui, pour la première fois en course, sera seul à la barre du trimaran SVR – Lazartigue.
Cela va représenter entre 40 et 50 jours de course avec plein de phénomènes météorologiques différents.
Pour moi ce sera une découverte du solitaire sur un tel bateau et en plus à l’autre bout de la planète.
L’objectif est d’abord de finir. Mais j’ai aussi le côté compétiteur et je crois en la capacité de gagner cette course.
Ça va être une belle course avec les autres bateaux qui sont également très performants.
J’ai toujours rêvé de participer à des courses autour du monde sur ces grands bateaux.
Je sais qu’il y aura des moments difficiles, où il faudra être super concentré. Je n’ai pas toutes les réponses mais c’est ça qui m’attire. J’ai vraiment envie d’y aller. »
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Pour sa première grande course en solitaire, à bord du trimaran géant SVR-Lazartigue, Tom Laperche aura vécu une préparation mouvementée. | JEAN-MARIE LIOT
La réparation du bras a forcément chamboulé le planning initialement imaginé avant le départ.
« La semaine d’avant course va être un peu particulière, confirme Tom.
Ce ne sera pas sur le modèle habituel avec le bateau qui ne bouge plus dix jours avant un départ.
Il va falloir remettre le Trimaran SVR – Lazartigue à l’eau, faire une ou deux navigations et l’emmener à Brest.
Nous espérons y être deux jours avant le départ. »
Pas de temps de se relâcher
Malgré le chantier forcé du bateau, les journées sont bien chargées.
« Nous avons eu quelques obligations mais des obligations très utiles notamment avec le CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) pour savoir comment s’organisaient les secours dans les différentes régions du monde en cas de pépin.
On espère que ça ne servira pas, mais au cas où, mieux vaut prévoir.
J’ai aussi fait beaucoup de météo avec Jean-Yves Bernot, notre routeur, pour étudier les différentes trajectoires possibles dans tous les coins du monde en fonction des différents systèmes météo potentiels.
C’était très intéressant. Je fais aussi de la préparation physique pour récupérer le meilleur niveau de forme possible. On échange aussi beaucoup avec les équipes pour analyser les données de nos dernières courses et optimiser le bateau. Tout se passe bien.
Même si évidemment, le rythme va être soutenu pour tout le monde d’ici le départ.
Avec ce contre-la-montre de la réparation, notre course est déjà lancée. »
(source : service de presse)