Revue de presse Mediscoop du 31-03-2022

Antiémétiques antidopaminergiques : un risque accru d'AVC Une image contenant texte

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Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts]

– Date de publication : 31 mars 2022

L’utilisation d’antiémétiques antidopaminergiques est associée à un risque accru d’accident vasculaire cérébral ischémique dans les deux semaines qui suivent.

Une observation vérifiée en raison du risque déjà établi entre antipsychotiques antidopaminergiques centraux et risque d’AVC.

Le risque était le plus élevé pour la métopimazine et le métoclopramide.

Ce travail mené par une équipe française à partir de données nationales est paru dans le BMJ.

Les antipsychotiques qui ont une action antidopaminergique centrale sont associés à un risque accru d’AVC ischémique.

Or, des antiémétiques couramment utilisés ont une action antidopaminergique périphérique pour la dompéridone, métopimazine et métoclopramide et une action centrale pour la métopimazine et le métoclopramide.

S’interrogeant sur le risque d’accident vasculaire cérébral éventuellement induit par ces antidopaminergiques, une équipe française a étudié cette association à l’occasion d’une étude cas-témoin à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS).

Les 2.612 participants avaient au moins 18 ans avec un premier AVC ischémique diagnostiqué entre 2012 et 2016 et au moins un remboursement d’antiémétique antidopaminergique dans les 70 jours précédant l’accident vasculaire.

Les fréquences des remboursements ont été comparées pour une période considérée à risque (jours -14 à -1 avant l’AVC) et trois périodes d’utilisation plus ancienne (jours -70 à -57, -56 à -43 et -42 à -29) pour chaque patient.

Les résultats attestent d’une plus forte consommation d’antiémétique dans les 14 jours précédant l’évènement chez ces personnes, avec semble-t-il un risque plus élevé dans les premiers jours d’utilisation.

Un groupe témoin composé de 21.859 personnes sélectionnées au hasard sans événement, appariées individuellement aux patients ayant subi un AVC en fonction de l’âge, du sexe et des facteurs de risque d’AVC ischémique, a permis d’écarter le risque de biais.

Ainsi le risque d’AVC serait triplé dans les 14 jours suivant la prise d’un antiémétique antidopaminergique (3,12 ; 2,85 -3,42), variant légèrement selon les traitements : risque multiplié par 2,51 (2,18 à 2,88) pour la dompéridone, 3,62 (3,11 à 4,23) pour la métopimazine et 3,53 (2,62 à 4,76) pour le métoclopramide.

Référence : Anne Bénard-Laribière et al. – Risk of first ischemic stroke and use of antidopaminergic antiemetics: nationwide case-time-control study – BMJ 2022;376:e066192

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