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Réparé de son avarie de la veille et mené sans faute par son équipage, Luna Rossa Prada Pirelli bat American Magic 5-3 et se qualifie pour la finale de la Louis Vuitton Cup.
L’équipe italienne accède à la finale de la Louis Vuitton Cup. | IAN ROMAN / AMERICA’S CUP
Gilles MARTIN-RAGET. Publié le 19/09/2024 à 17h53
Si les astres célestes commencent à s’immiscer dans les affaires de l’America’s Cup, alors la tâche de ceux qui essaient de remuer ciel et terre pour arriver à la remporter va devenir encore plus compliquée.
Jeudi soir, alors que l’équipe technique de Luna Rossa Prada Pirelli était littéralement le nez dans la colle pour réparer les dommages créés par l’explosion du système de barre d’écoute survenu dans la journée, une énorme lune rouge bien pleine et bien grossie par les basses couches de l’horizon est sortie lentement de la mer pour monter au-dessus de la base de Luna Rossa (Lune Rouge en italien) située sur le môle du Levant qui protège Port Well.
Pour tous ceux qui étaient placés au bon endroit côté ville, la scène avait quelque chose d’aussi émouvant que de surnaturel, un instant d’éternité qui devait bien pouvoir dire quelque chose, mais quoi ?
Même si le début de régate a semblé serré, les Américains n’ont pas eu de quoi répliquer dès que les Italiens sont passés devant. | IAN ROMAN / AMERICA’S CUP
La réponse est venue en deux temps.
D’abord lorsque Luna Rossa a été mis à l’eau dans la matinée en temps et en heure selon le planning quotidien habituel, comme si de rien n’était, prouvant que cette équipe avait non seulement un bateau rapide, un équipage exceptionnel, mais aussi une organisation et des ressources qui lui permettaient d’avaler les plus gros obstacles techniques sous une intense pression. Chapeau le shore team !
Philippe Presti peut se satisfaire d’avoir resigné avec les Italiens. | GILLES MARTIN-RAGET
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La seconde peu après 14 h 30 quand l’AC75 italien a franchi en vainqueur la ligne d’arrivée de la huitième régate de la demi-finale de la Louis Vuitton Cup, portant à 5-3 le score qui signait sa qualification en finale face à Ineos Britannia, mais aussi l’élimination définitive des représentants du New York Yacht Club.
Un verdict difficile à avaler pour Tom Slingsby et ses hommes qui ont été de fantastiques adversaires tout au long de cette demi-finale.
Si jamais les Italiens deviennent le Challenger de la 37e America’s Cup, American Magic aura droit à des remerciements pour les progrès qu’ils auront permis aux Italiens d’effectuer dans le registre « régate au couteau, pas de prisonniers ».
C’est la fin du rêve américain. | RICARDO PINTO / AMERICA’S CUP
C’est justement sur une de ces situations hyper serrées qu’American Magic a perdu pied dans l’ultime régate qui opposait les deux demi-finalistes.
Arrivant bâbord en milieu du premier près avec une courte longueur d’avance, Lucas Calabrese, alors à la barre, a fait virer Patriot sous le nez de Luna Rossa. James Spithill, barreur de l’AC75 italien côté tribord, a eu tout le temps de préparer son attaque.
Il abat franchement, non seulement pour montrer au jury qu’il a été gêné, (mais American Magic ne sera pas pénalisé), mais surtout pour engendrer toute la vitesse nécessaire afin de doubler sous le vent, et ressortir sous le nez des Américains qui ont été obligés de virer sans avoir eu le temps de vraiment accélérer.
End of the game ! Jamais American Magic n’a pu revenir par la suite, effectuant même un court posé dans le bord de portant suivant.
Avec 10-12 nœuds de vent établis, aucun risque de tombé des foils par la suite en dépit d’une petite houle à 90° du vent. Et pas de casse non plus.
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Le directeur de l’équipe italienne Max Sirena peut être content. | RICARDO PINTO / AMERICA’S CUP
La finale de la Louis Vuitton Cup débutera le 26 septembre, et durera tant que l’un des deux adversaires n’aura pas remporté sept régates.
Entre la vitesse d’Ineos Britannia, dans les vents établis du moins (mais il est probable que les Britanniques vont améliorer leur bateau dans ce domaine) et l’aptitude à régater au millimètre de l’équipage de Luna Rossa Prada Pirelli, tous deux déjà en tête à l’issue des rounds robin, le choix du Challenger final risque d’offrir une formidable série de régates.
Les Néo-zélandais savent déjà que, quel soit le challenger final, il sera très fort et très bien préparé.
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