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Alors qu’il régatait face à Ineos Team UK dans une régate d’entraînement disputée dans la brise, le defender a perdu son équilibre à pleine vitesse en sortie d’empannage, puis enfourné avant de se coucher sur l’eau. Pas de blessés, et Te Rehutai a été aussitôt remis d’aplomb par ses bateaux d’assistance. Spectaculaire et impressionnant !

Le chavirage d’Emirates Team New Zealand vu du bord. | EMIRATES TEAM NEW ZEALAND

Gilles MARTIN-RAGET. Modifié le 11/01/2021 à 15h33 Publié le 11/01/2021 à 09h06

Ça sentait le soufre depuis un moment.

Depuis le matin, les quatre équipes en lice dans l’America’s Cup s’entraînaient dans le cadre d’une série de départs et courtes régates informelles organisées au dernier moment à quelques jours du début de la Prada Cup.

Les négociations pour arriver à mettre sur pied ces entraînements essentiellement destinés à roder un peu plus le comité d’organisation n’ont pu aboutir qu’à la condition qu’Emirates Team New Zealand joue lui aussi avec les trois challengers.

Les kiwis vont peut-être regretter d’avoir insisté.

ETNZ à l’attaque dans la brise peu avant son chavirage. | GILLES MARTIN-RAGET

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Non seulement ce qui devait être une régate sous embargo médiatique vient de prendre un retentissement particulier suite à leur acrobatie filmée de toute part, mais la vue du Defender néo-zélandais aplati sur l’eau alors que ses trois adversaires tournicotaient autour dans les plus belles conditions possibles fait un peu tâche dans le paysage.

Passage à la porte au vent, ETNZ devance Ineos de peu. | GILLES MARTIN-RAGET

Dès le matin la brise soufflait au-dessus de 15 nœuds avec quelques belles rafales entre les nuages, le vent est ensuite monté à 18-20 nœuds dans l’après-midi, soit la fourchette haute pour les grands monocoques à foils de l’America.

Luna Rossa et NYYC American Magic ont d’abord effectué une série de départs avec de temps à autre une remontée et une descente dans le vent, puis ont laissé la place à Emirates Team New Zealand et Ineos Team UK.

D’emblée, les Anglais se sont montrés assez dominateurs au départ avant de perdre un peu de terrain au près mais ont réussi à passer la bouée au vent dans les « basques » des kiwis.

Tous deux ont ensuite abattu chacun de leur côté. Au terme du bord de portant effectué à vitesse maximale, les kiwis ont attaqué un dernier empannage en direction de la porte sous le vent, et la suite est à voir sur la vidéo ci-dessous. L’agonie dure un petit moment…

LA VIDÉO DU CHAVIRAGE :

https://www.facebook.com/watch/?v=257382722485593

À la sortie de l’empannage, il semble que le foil au vent n’ait pas été remonté assez vite, ou celui sous le vent descendu trop tard, une petite seconde à peine, donnant un coup de gîte au bateau qui a fortement ralenti.

Le vent apparent recule brutalement, venant plus sur le côté du bateau.

Les voiles sont débordées, mais impossible sur ces bateaux de tout larguer !

Le bateau repart, mais trop haut, le safran sort de l’eau, et là c’est fini : l’étrave enfourne, le bateau s’arrête totalement et se couche sur le côté.

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Fin du redressage par les bateaux d’assistance : pas beaucoup plus long que pour un laser ! | GILLES MARTIN-RAGET

Heureusement aucun blessé n’est à déplorer.

Les bateaux d’assistance qui suivent le voilier de près se sont rués sur place, ont passé les bouts nécessaires pour redresser l’AC75 en à peu près autant de temps qu’il faut pour redresser un laser !

Nul doute que dans ce cas, c’est l’électronique de bord qui est le point sensible.

D’autant que l’intérieur des cockpits du bateau néozélandais ressemble à une salle de contrôle de la NASA avec de multiples écrans qui permettent de visualiser parcours, foil sous le vent, et des dizaines de mesures.

Un peu humides et secoués les équipiers kiwis en sont à leur deuxième chavirage depuis le début de leur préparation. | GILLES MARTIN-RAGET

On verra dès demain si les Kiwis rentrés aussitôt à leur base réussiront à revenir sur l’eau pour la seconde journée d’entraînement au terme d’une nuit de vérifications et éventuellement de réparations.

Tiens, au fait, les Anglais ont gagné une manche !

ETNZ tiré à terre de retour à sa base sans dégât apparent. | GILLES MARTIN-RAGET