Actualités – publiée le 30/07/2019 par Équipe de rédaction Santélog
Journal of Alzheimer’s Disease
L’éducation et l’intelligence peuvent protéger notre capacité cognitive, mais ne préviennent pas la maladie d’Alzheimer. À la recherche d’indices sur ce qui pourrait retarder ou prévenir la maladie d’Alzheimer, les scientifiques de la John Hopkins Medicine confirment, dans le Journal of Alzheimer’s Disease, que les personnes plus intelligentes et plus instruites n’échapperont pas forcémrent à la maladie. Cependant, avec l’entrainement cognitif, elles bénéficient certainement « d’une longueur cognitive d’avance » qui leur permet de mieux fonctionner… temporairement.
Comme il n’existe pas d’options thérapeutiques efficaces pour traiter la maladie d’Alzheimer et les autres formes de démence, les chercheurs s’intéressent à l’identification de moyens permettant de prévenir ou de retarder la maladie. De précédentes études ont suggéré que les personnes plus intelligentes ou mieux éduquées avaient un taux ou risque de démence moins élevé, cette recherche contredit cette idée reçue.
Car les individus qui possèdent une plus grande réserve cognitive -ou un fonctionnement mental supérieur-, expliquent les auteurs, peuvent continuer à « fonctionner normalement » plus longtemps avant que les symptômes de la maladie d’Alzheimer ne commencent à perturber leurs activités quotidiennes mais ils encourent à terme un même niveau de risque de la maladie.
Exercer son cerveau pour maintenir « sa cognition » plus longtemps
L’étude a suivi 331 participants, âgés de 55 ans en moyenne à l’inclusion, exempts de démence, et qui ont passé un test d’imagerie cérébrale spécialisée. Parmi les participants, 54 n’avaient pas terminé leurs études secondaires, 144 avaient terminé leurs études secondaires ou avaient obtenu un diplôme supérieur et 133 avaient suivi des études de niveau plus moyen. 20 ans plus tard, tous les participants ont subi une IRM et un pet scan (ou tomographie par émission de positrons -TEP) de leur cerveau afin de mesurer les niveaux de protéine bêta amyloïde, un marqueur standard de la maladie d’Alzheimer.
Le score moyen de protéine bêta-amyloïde dans le cerveau après comparaison avec une partie du cerveau où la bêta-amyloïde ne s’accumule pas, était de 1,2 en moyenne.
- 171 participants présentaient des valeurs élevées supérieures à cette norme. En fin de vie soit entre les âges de 65 à 84 ans, la cognition de chaque participant a été évaluée à l’aide de 10 tests standard de la mémoire, du langage et d’autres fonctions cognitives. L’analyse montre que :
- les participants de niveaux d’études supérieurs ont des scores cognitifs moyens d’environ une ou plusieurs unités standard plus élevées que ceux qui n’ont pas terminé leurs études secondaires, indépendamment des niveaux de bêta-amyloïde dans le cerveau ; l’éducation semble donc aider à préserver la cognition, puisque les personnes ayant un meilleur niveau d’éducation obtiennent de meilleurs résultats ;
- un score de cognition élevé en milieu de vie ne semble pas corrélé à un niveau particulier de risque (faible ou élevé) de niveaux élevés de protéine bêta-amyloïde dans le cerveau en fin de vie ;
- en revanche, les participants ayant des scores de cognition élevés en fin de vie ont bien un risque réduit de 30 à 40% de présenter des niveaux élevés de protéine bêta-amyloïde dans le cerveau ;
Exercer son cerveau permet de fonctionner normalement plus longtemps : Ces travaux suggèrent – mais ne prouvent pas – qu’exercer son cerveau pourrait aider les personnes à rester fonctionnellement cognitives plus longtemps, mais n’aurait pas d’effet réel sur le déclin cognitif inévitable associé à la maladie d’Alzheimer.
Une autre implication majeure est que l’éducation et de meilleures performances cognitives quand on est jeune peuvent contribuer à préserver la fonction cognitive bien plus tard dans la vie.
Source: Journal of Alzheimer’s Disease June 2019 Cognitive Reserve in Midlife is not Associated with Amyloid-β Deposition in Late-Life
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