NUTRITION – Par Marielle Ammouche le 18-12-2018
Depuis 2002, l’étude Pasture (Protection contre l’Allergie : étude du milieu Rural et de son Environnement), menée par le CHU de Besançon et l’Institut national de la recherche agronomique, suit une cohorte d’enfants vivant en milieu rural dans cinq pays européens (Allemagne, Suisse, Autriche, France et Finlande) afin d’étudier les liens entre environnement et allergies.
L’analyse de cette cohorte a déjà donné lieu à de nombreuses publications. En particulier, elle a confirmé la diminution dans le milieu agricole (ou fermier) du risque allergique, ainsi que le rôle protecteur de la diversité alimentaire précoce.
Les données du volet IV de ce projet viennent d’être publiées. Elles ont porté plus spécifiquement sur la consommation de fromage, un aliment riche en diversité microbienne.
Au total, 931 enfants ont été inclus dans la cohorte dès leur naissance et jusqu’à leur 6e année de vie. Des questionnaires détaillés ont permis de recueillir les données concernant les facteurs environnementaux, les maladies allergiques et les pratiques alimentaires. La consommation de fromage à l’âge de 18 mois a été quantifiée en termes de fréquence et de diversité (fromage pressé, semi-pressé, à pâte molle, bleu, frais, de la ferme).
Il en ressort que la consommation de fromage, de tous types, entre 12 et 18 mois, était associée à une réduction significative du risque de développement d’une dermatite atopique (OR = 0.51 [0.29-0.90], P = 0.02), ou d’allergie alimentaire (OR = 0.32, [0.15-0.71], P = 0.004), à l’âge de 6 ans.
En revanche, il n’y avait pas d’effet significatif sur le risque de rhinite allergique, d’asthme et de sensibilisation aux allergènes tant alimentaires qu’inhalés.
Cet impact sur le risque d’eczéma et d’allergie alimentaire était retrouvé indifféremment chez les enfants ayant bénéficié d’une diversité et d’une fréquence de consommation de fromage plus importantes. « Des études complémentaires permettront de déterminer précisément si la diminution du risque est liée à la diversité ou à la fréquence de consommation des fromages » précise l’Inra dans un communiqué. Des analyses du microbiote intestinal chez les consommateurs de fromage pourraient aussi être envisagées afin de mieux comprendre les mécanismes en jeux. « L’objectif est de mettre en place, à terme, des stratégies préventives de l’asthme et des maladies allergiques » conclu l’Inra.
Sources : Institut national de la recherche agronomique, 17 décembre 2018. Allergy, octobre 2018
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