Publié le 13/01/2020
Le tabagisme, la sédentarité, la consommation d’alcool, le poids et le mode d’alimentation ont un impact sur l’espérance de vie et sur l’apparition de maladies chroniques. Ce sont aussi des facteurs sur lesquels il est possible d’agir.
Pour préciser l’impact de ces facteurs, une équipe internationale a repris les données de 2 grandes cohortes, la Nurses’ Health Study (n = 73 196) et la Health Professionals Follow-Up Study (n = 38 366). L’objectif était d’établir si le fait d’adopter un comportement « mesuré » par rapport à 5 facteurs de risque modifiait l’espérance de vie sans pathologie chronique grave (diabète, pathologie cardiovasculaire, cancer).
Les facteurs pris en compte étaient l’absence de tabagisme, un IMC entre 18,5 et 24,9, une activité physique modérée à intense (≥ 30 mn par jour), une consommation modérée d’alcool (5 à 15 g par jour pour les femmes, 5 à 30 g par jour pour les hommes) et une alimentation de qualité.
Plus de trente ans sans maladie chronique après 50 ans
Les résultats sont convaincants. Sans trop de surprise, adhérer à un mode de vie à faible risque est en effet associé, à 50 ans, à une espérance de vie, sans maladie chronique grave,supérieure de 7,6 ans pour les hommes et de 10 ans pour les femmes, en comparaison avec les participants dont le monde de vie est plus à risque.
C’est ainsi que les femmes adoptant 4 à 5 comportements à faible risque ont une espérance de vie sans maladie chronique à 50 ans de 34,4 ans, alors qu’elle est de 23,7 ans pour celles n’en ayant adopté aucun. Pour les hommes, l’espérance de vie sans maladie chronique à 50 ans est de 31,1 ans et 23,5 ans respectivement.
La plus faible proportion d’espérance de vie passée sans maladie chronique concerne les hommes et les femmes obèses ou les fumeurs de plus de 15 cigarettes par jour : moins de 75 % de leur espérance de vie à 50 ans se passera sans maladie chronique.
Il s’agit d’une preuve de plus que la promotion d’un mode de vie sain peut contribuer à réduire le poids des dépenses de santé en réduisant le risque de pathologies chroniques et en augmentant l’espérance de vie sans maladie chronique.
Pour les auteurs, les autorités de santé doivent promouvoir un environnement propice à une alimentation saine et à l’activité physique, voire améliorer ou élaborer des règlementations pertinentes (concernant par exemple les acides gras trans ou les interdictions de fumer).
Dr Roseline Péluchon
RÉFÉRENCES: Li Y. et coll. : Healthy lifestyle and life expectancy free of cancer, cardiovasculardisease, and type 2 diabetes: prospective cohortstudy. BMJ 2020;368:l6669. doi.org/10.1136/bmj.l6669
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