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LE VILLAGE SPORT & SANTÉ – DE L’ATHLÈTE AU PATIENT – ARTICLE COMMENTÉ

Activité physique et longévité chez les seniors : une analyse approfondie de la relation dose-réponse Pierre Attali Par le Dr Pierre Attali –

(Hôpitaux universitaires de Strasbourg – Strasbourg) – [Déclaration de liens d’intérêts]

Date de publication : 26 mars 2024 – Village Sport et Santé (mediscoop.net)

Article commenté:
Dose-Response Relationship of Physical Activity with All-Cause Mortality among Older Adults: An Umbrella Review
N Fukushima, H Kikuchi, H Sato et al.
J Am Med Dir Assoc. 2024 ; 25(3):417-430.

Retrouvez l’abstract en ligne

Cette étude examine la relation entre l’activité physique et la mortalité toutes causes confondues chez les personnes âgées, révélant des bénéfices significatifs et soulignant l’importance de niveaux d’activité plus élevés que ceux préconisés par les recommandations actuelles.

Cette étude vise à examiner la relation dose-réponse entre l’activité physique et la mortalité toutes causes confondues, ainsi que les maladies cardiovasculaires, notamment chez les personnes âgées.

Méthodes :
Les études considérées incluaient des revues systématiques avec des méta-analyses portant sur l’association entre l’activité physique aérobie, l’activité de renforcement musculaire, et diverses formes d’activité physique comprenant des programmes d’exercices tels que les efforts en aérobie, le renforcement musculaire et l’entraînement à l’équilibre, avec la mortalité toutes causes confondues et la mortalité cardiovasculaire chez les individus âgés de ≥60 ans.La recherche documentaire a été menée sur PubMed, CINAHL et la bibliothèque Cochrane pour identifier des études admissibles publiées entre janvier 2017 et mars 2023, afin de mettre à jour une revue générale initialement conduite par le United States 2018 PA Guidelines Advisory Committee.Les études incluses dans les lignes directrices de 2018 de l’US PA et de 2020 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont également été examinées.

De plus, des méta-analyses rapportant des tailles d’effet stratifiées selon l’âge et le recrutement d’adultes plus âgés (âgés de ≥60 ans) ont été incluses.

Résultats :
Au total, 16 revues systématiques pertinentes (10 provenant de la revue des auteurs et 6 issues des lignes directrices des États-Unis et de l’OMS) remplissaient les critères d’inclusion.

Toutes ces études ont conclu que des niveaux d’activité physique se situant entre 7,5 et 15,0 METS-heures par semaine (environ les niveaux recommandés dans les lignes directrices des États-Unis et de l’OMS) étaient associés à une réduction significative de la mortalité chez les personnes âgées (environ 19% à 30% pour la mortalité toutes causes confondues et 25% à 34% pour la mortalité par maladies cardiovasculaires).De plus, des niveaux d’activité physique plus élevés, allant de 15,0 à 22,5 METS-heures par semaine, dépassant ainsi les recommandations des lignes directrices, ont engendré des réductions de risque encore plus importantes, variant entre 35% et 37% pour la mortalité toutes causes confondues et entre 38% et 40% pour la mortalité par maladies cardiovasculaires.
Conclusions et perspectives :
L’activité physique s’est avérée réduire significativement la mortalité toutes causes confondues et celle de maladies cardiovasculaires chez les personnes âgées.

Des réductions de risque plus importantes ont été observées avec des niveaux d’activité physique dépassant les recommandations des lignes directrices internationales actuelles.
Ces résultats suggèrent que l’adoption de niveaux d’activité physique plus élevés que ceux recommandés par les lignes directrices existantes pourrait présenter des bénéfices substantiels pour les personnes âgées, ce qui devrait être pris en compte dans l’élaboration de futures lignes directrices internationales sur l’activité physique.Il est important de noter que quatre des seize revues systématiques ont été classées comme étant de haute qualité selon les critères de l’AMSTAR.

Elles ont principalement utilisé des questionnaires d’auto-évaluation pour mesurer l’activité physique, bien que certaines aient également utilisé des dispositifs de mesure objective tels que les accéléromètres et les podomètres.Cela souligne la variabilité des méthodes de mesure de l’activité physique et le besoin de méthodologies de mesure robustes dans la recherche future.
Une revue systématique a également signalé des différences entre les sexes dans la relation entre l’activité physique et la mortalité toutes causes confondues chez les personnes âgées, les femmes présentant une réduction de risque plus importante que les hommes.

Cela suggère que des stratégies de promotion de l’activité physique peuvent nécessiter des approches différenciées selon le sexe.
Certaines revues ont examiné les associations dose-réponse entre l’activité physique et la mortalité, mettant en évidence les niveaux d’activité associés à des réductions de risque spécifiques.

Ces données fournissent des informations précieuses pour définir des recommandations quantitatives en matière d’activité physique pour les personnes âgées.
En résumé, ces résultats soulignent l’importance cruciale de l’activité physique pour la santé et la longévité des personnes âgées, tout en mettant en évidence des domaines nécessitant une attention particulière dans la recherche future et dans l’élaboration de recommandations en matière d’activité physique pour cette population.

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