Medscape Logo – mardi 6 septembre 2022

Actualités & Opinions > Chroniqueurs > L’édito du Pr Steg – Cardiologue

POINT DE VUE – Pr Ph Gabriel Steg – AUTEURS ET DÉCLARATIONS  – 1er septembre 2022

Activité physique: aller au-delà des recommandations réduit encore la mortalité (medscape.com)

Une image contenant texte, homme, personne, verres

Description générée automatiquementLe blog du Pr Gabriel Steg – Cardiologue

TRANSCRIPTION

France, États-Unis – Bonjour, c’est la fin des vacances, bientôt la rentrée et il va falloir reprendre les bonnes habitudes.

Parmi les bonnes habitudes qu’il faut certainement reprendre avec plus d’entrain, il y a celle de l’activité physique.

De nombreuses études ont montré depuis longtemps les bénéfices multiples d’une activité physique régulière tant sur le plan de la prévention cardiovasculaire que sur la lutte contre l’obésité, le diabète et les complications métaboliques même du risque de la survenue du cancer notamment du cancer digestif et enfin une moindre fréquence du trouble cognitif.

De telle sorte que l’activité physique est une thérapeutique extrêmement efficace, notamment en prévention cardiovasculaire c’est bien connu.

Néanmoins il persiste des questions non résolues notamment celle du plafond d’activité physique en termes de bénéfices.

Est-ce qu’il y a un moment où le bénéfice s’annule voire où il pourrait y avoir un effet délétère d’une trop grande activité physique.

C’est un sujet sur lequel les données sont assez contradictoires parce qu’elles sont souvent fondées sur des suivis relativement brefs et sur une évaluation unique de la quantité d’activité physique effectuée et ces données se prennent dans des études observationnelles à des phénomènes de causalité inverse qui peuvent brouiller les résultats et leurs interprétations.

Il vient d’y avoir il y a quelques jours dans la revue Circulation , la publication d’une très grande étude de l’équipe américaine du MPMJ de Harvard sur deux cohortes prospectives : la cohorte des infirmières et la cohorte des professionnels de santé qui, combinés, font 116 000 sujets avec 30 ans de suivi et 40 000 décès dans le suivi, ce qui donne une puissance considérable pour étudier les associations entre activité physique et devenir de santé d’autant que des questionnaires réguliers ont été administrés au sujet de la cohorte, de telle sorte qu’une évaluation régulière de l’activité physique fournie est possible.

Les résultats sont sans appel, il y a un bénéfice continu de l’activité physique sur la mortalité toutes causes, la mortalité cardiovasculaire et dans une moindre mesure la mortalité non cardiovasculaire.

Il ne semble pas y avoir de baisse de ce bénéfice lorsque l’on dépasse les quantités d’activité physique qui sont recommandées.

Aux États-Unis des quantités qui sont recommandés par des associations, notamment par l’association américaine de cardiologie c’est-à-dire 150 à 300 minutes par semaine d’activité vigoureuse ou 300 à 600 minutes d’activité modérée.

Lorsque l’on prend des quantités d’activité nettement supérieur jusqu’à 4 fois ces niveaux d’activité physique, il n’y a pas d’effet ou d’association délétère observés ou continu à observer un plateau voire une légère augmentation du bénéfice.

Les chercheurs ont constaté que les personnes qui suivaient les recommandations minimales en matière d’activité physique – 150 à 300 minutes par semaine d’activité d’intensité modérée ou 75 à 150 minutes par semaine d’activité d’intensité vigoureuse – réduisaient leur risque de décès précoce de 21 %.

Mais les personnes qui faisaient deux à quatre fois plus d’exercice que le minimum ont pu réduire leur risque jusqu’à 31 %.

Les implications cliniques sont très claires : il faut suivre les recommandations, il faut effectuer une quantité importante d’activité physique hebdomadaire qui peut être répartie entre activité vigoureuse et activité modérée et il n’y a pas d’effet délétère à dépasser les seuils recommandés.

Il faut suivre les recommandations, il faut effectuer une quantité importante d’activité physique hebdomadaire qui peut être répartie entre activité vigoureuse et activité modérée.

C’est donc un message extrêmement important et pour paraphraser plusieurs cardiologues connus qui disent qu’il faut faire de l’exercice physique comme si votre vie en dépendait car actuellement votre vie en dépend. Cela est même vérifié dans ces données épistémologiques.

Alors, bien sûr, les données épistémologiques ne sont pas des essais prospectifs randomisés et associations ne veut pas dire causalité, néanmoins il y a là des arguments forts pour suggérer qu’une activité physique régulière est extrêmement bénéfique pour la longévité, la mortalité, la réduction de la mortalité toutes causes et la réduction en particulier de la mortalité cardiovasculaire.

Est-ce que prendre des sujets qui ont une activité physique modérée et les pousser à une activité plus rigoureuse réduit leurs risques ?

Cela a été montré par d’autres études, de telle sorte que l’ensemble agrégé des données de la littérature est très en faveur d’une activité physique régulière et relativement soutenue.

Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire en termes de bonnes résolutions pour la rentrée et la nouvelle année qui commence.

Merci et à bientôt sur Medscape.

Revoir les autres blogs du Pr Steg

Suivez Medscape en français sur Twitter.

Suivez theheart.org | Medscape Cardiologie sur Twitter.

Inscrivez-vous aux newsletters de Medscape : sélectionnez vos choix

© 2022 WebMD, LLC

Les opinions exprimées dans cet article ou cette vidéo n’engagent que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement celles de WebMD ou Medscape.

Citer cet article: Activité physique: aller au-delà des recommandations réduit encore la mortalité – Medscape – 1er sept 2022.