| 05.10.2018
Le marqueur le plus prédictif d’obésité à l’adolescence est l’accélération de la prise de poids entre 2 et 6 ans, selon une étude chez plus de 50 000 enfants allemands en bonne santé publiée « The New England Journal of Medicine ». Ces nouveaux résultats suggèrent une nouvelle fenêtre d’intervention pour lutter contre ce fléau moderne.
Un rebond d’adiposité exagéré ou précoce, avant l’âge de 6 ans, est connu pour être associé à un risque accru d’obésité plus tard dans l’enfance et à l’adolescence. Dans cette nouvelle étude ayant décrit les trajectoires pondérales de la naissance à l’âge de 18 ans, il ressort que plus de 90 % des enfants obèses à l’âge de 3 ans restaient en surpoids ou obèses à l’adolescence.
Des fenêtres d’intervention
« Des conseils nutritionnels devraient être envisagés en cas de prise de poids exagérée persistante ou survenant après l’âge de 2 ans », écrit l’éditorialiste Michael Freemark, endocrino-pédiatre à la Duke University.
Même si l’étude confirme que les gros bébés à la naissance sont plus à risque d’être en surpoids ou obèses durant l’enfance, il ressort dans le même temps que près de 75 % des adolescents obèses ont présenté un indice de masse corporel (IMC) normal dans les 2 premières années de vie. La période cruciale semble se situer un peu plus tard, car environ la moitié des adolescents obèses étaient trop gros à l’âge de 5 ans.
Sans surprise, les médecins allemands ont constaté que les adolescents obèses présentaient un rebond d’adiposité précoce et exagéré avant l’âge de 6 ans.
Identifier tôt les enfants à haut risque
Pour les bébés de petits poids à la naissance, pour lesquels a été décrit un risque augmenté de diabète et de complication cardiovasculaire plus tard dans la vie, l’étude suggère qu’un rattrapage pondéral rapide, même dans les limites de la normale, pourrait être le phénomène responsable.
L’étude confirme que les enfants de mères en surpoids sont plus à risque d’être gros eux-mêmes. De même que le niveau socio-économique familial est inversement corrélé au risque d’obésité à l’adolescence et à l’âge adulte. Pour l’éditorialiste, ces résultats font espérer que « des interventions personnalisées chez les enfants à haut risque à un âge précoce puissent aider à prévenir ou à limiter la prise de poids excessive avant que l’obésité ne devienne irréversible ».
Source : Lequotidiendumedecin.fr